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Être divorcée n’est pas un stigmate
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4 février 2004 09:30
Salam aleykoum,

Être divorcée n’est pas un stigmate

Question

Après son mariage, on s’attend à ce qu’une femme reste mariée à vie. Mais ce n’est pas toujours le cas et il y a parfois des raisons de réclamer le divorce. Cependant, il semble que dans la société musulmane, une telle femme est stigmatisée par le divorce. Y a-t-il quelque chose dans le Coran ou la Sunnah qui incite les musulmans à éviter ou ignorer une femme divorcée ? Le préjugé envers la femme divorcée existe bel et bien et je voudrais savoir s’il y a quelque chose dans le Coran ou Sunnah qui encourage cela. Pourriez-vous s’il vous plaît me donner une réponse dès que possible, car je n’ai pas été capable de trouver quelque chose tout seul et je fais des recherches sur ce sujet pour un journal ? Merci.


Réponse de Sheikh Yûsuf Al-Qaradâwî

Le mariage, en Islam, est un contrat solennel censé durer à vie. Pour assurer cet objectif, l’Islam interdit la vie matrimoniale à durée déterminée ; tel que le mariage provisoire de jouissance [1]. Aussi, l’Islam fixe-t-il certaines conditions qui garantissent la stabilité du mariage pour qu’il puisse apporter ses bons fruits. En réalité, cela n’est possible que lorsqu’il existe une harmonie entre les époux, de l’amour, de l’affection ainsi que le respect mutuel pour les droits du conjoint ; c’est ce qui doit dominer leur vie matrimoniale.

Cependant, il peut arriver que des dissensions s’immiscent dans la vie conjugale et que les époux constatent que leur vie commune devient insupportable. Si tous les efforts de réconciliation entre eux échouent, la dernière solution permise par la Sharî`ah est le divorce.

En réponse aux réalités amères de la vie, lorsque les difficultés ne peuvent être résolues que par la séparation des deux parties d’une façon honorable, l’Islam permet au couple de recourir au divorce. Mais il ne l’a permis qu’à contre-cœur et non pas par plaisir, ni en guise de recommandation. Dans ce contexte, le Prophète - que la paix et les bénédictions soient sur lui - dit, "Parmi les choses licites, le divorce est celle qu’Allah déteste le plus." (rapporté par Abû Dâwûd).

En Islam, le divorce n’est pas une fin en soi. C’est plutôt une solution à laquelle on peut recourir, après l’échec de tous les efforts de réconciliation entre les conjoints, pour mettre fin à une vie matrimoniale devenue insupportable.

Il n’y a tout simplement aucun verset coranique ni aucune tradition prophétique qui mésestime la personne divorcée, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme. Au contraire, le Saint Coran fixe des règles spécifiques régissant la question du divorce par la détermination de ses règles, de son éthique et des devoirs qu’il implique. Si le fait d’être divorcé était si stigmatisant, le Prophète - que la paix et les bénédictions soient sur lui - n’aurait pas épousé Zaynab Bint Jahsh après que Zayd Ibn Hârithah eut divorcé d’avec elle. [2]

Quant à la question du divorce, Allah Le Tout-puissant s’adresse à Son Messager - que la paix et les bénédictions soient sur lui - par ces paroles : « Ô Prophète ! Quand vous divorcez avec vos femmes, divorcez avec elles conformément à leur période d’attente prescrite ; et décomptez la période ; et craignez Dieu votre Seigneur. Ne les expulser pas de leurs maisons, et qu’elles ne les quittent pas d’elles-mêmes, à moins qu’elles n’aient commis une turpitude prouvée. Telles sont les lois de Dieu. Quiconque cependant transgresse les lois de Dieu, se fait du tort à lui-même. Tu ne sais pas si d’ici là Dieu ne suscitera pas quelque chose de nouveau ! » (Sourate 65, le Divorce, At-Talâq, verset 1)

Il n’est pas permis à un homme de violer les droits de la femme divorcée car le divorce n’exempte pas celui-ci de ses devoirs, ni ne supprime les droits de la femme. Le divorce prescrit en réalité des droits complémentaires à la femme divorcée. Allah Le Tout-puissant dit : « Les divorcées ont droit à la jouissance d’une allocation convenable, [constituant] un devoir pour les pieux. » (Sourate 2, La Vache, Al-Baqarah, verset 241)

Le divorce ne permet en aucun cas de transgresser les limites qu’Allah a fixées, ni ses commandements. Allah Le Tout-puissant dit : « Le divorce est permis par deux fois uniquement. Alors, soit c’est la reprise conformément à la bienséance, soit la libération avec bienfaisance. » (Sourate 2, La Vache, Al-Baqarah, verset 229)

Même après le divorce, Allah Le Tout-Puissant s’adresse aux hommes et aux femmes, de la manière suivante : « Et n’oubliez pas la bienfaisance échangée entre vous. Car Allah voit parfaitement ce que vous faites. » » (Sourate 2, La Vache, Al-Baqarah, verset 237)

Les versets coraniques mentionnés ci-dessus éclairent davantage la position islamique au sujet du divorce. C’est notre devoir de n’adhérer qu’aux lois d’Allah et de ne jamais les transgresser.

Traduit de la Banque de Fatâwâ du site Islamonline.net.
[1] En arabe : zawâj al-mut`ah

[2] En vérité, il n’y avait aucun complexe à être divorcée du temps des premiers musulmans. Souvent, un nouveau mariage avait lieu rapidement.
 
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