Les découvertes de réseaux salafistes dans le royaume se suivent et se ressemblent. Après « Ansar al-Mahdi », démantelé il y a moins de quatre mois, c’est au tour du « Jamaat Attaouhid wal Jihad Fi al-Maghrib » (« Groupe de l’unité et du djihad au Maroc »), une cellule composée de treize activistes basés à Casablanca, de tomber dans les filets de la police. Annoncée le 15 novembre, l’arrestation de ces islamistes radicaux, âgés de 23 à 25 ans et tous d’origine modeste, rappelle celle du réseau de Hassan Khattab : ces deux cellules projetaient en effet d’attaquer des commissariats et de créer un maquis dans les montagnes de l’Atlas. Auteur de plusieurs lettres envoyées aux autorités marocaines, dont l’une menaçait de s’en prendre à la personne du roi Mohammed VI, le Jamaat avait en outre fait parvenir aux chefs d’al-Qaïda en Irak un message dans lequel il demandait l’exécution des deux fonctionnaires de l’ambassade du Maroc à Bagdad enlevés en octobre 2005 et dont on est depuis sans nouvelles.
C’est l’interpellation, au début de novembre à Casablanca, d’un cordonnier nommé Driss el-Abdi qui a fait chuter le groupe. Le leader du Jamaat, Hamid Merzoug, alias Abou Zoubeir al-Maghribi, est un ancien disciple de l’émir Khamli Bendaoud, fondateur d’Attakfir wal Hijra au Maroc, arrêté au lendemain des attentats de Casablanca en mai 2003 et condamné à trente ans de prison. Quant à l’artificier du Jamaat, Kassem el-Khattabi, déjà recherché pour l’assassinat de sa propre épouse (laquelle ne respectait pas à ses yeux les préceptes de l’islam), il présente une particularité intéressante. Celle d’avoir été se former en Algérie dans les maquis du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), avec lequel il était depuis resté en contact. Pour monter leur propre maquis, Merzoug et Khattabi avaient prévu de se procurer des armes auprès des narcotrafiquants opérant dans le nord du Maroc.
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