Contrairement au CCDH, le nouveau Conseil n’a pas uniquement un rôle consultatif. Il jouit «de larges prérogatives dans les domaines de la protection et de la promotion des droits de l'Homme» fait savoir son secrétaire général, Mohammed Sebbar, nommé en même temps que le président du conseil, Driss El Yazami.
Ce conseil sera également constitué de représentants des pouvoirs publics, des partis politiques et de la société civile. Tous doivent œuvrer à la «protection et la promotion des droits humains, y compris la mise en œuvre des recommandations de l'Instance équité et réconciliation» ajoute encore Mohammed Sebbar. Le CNDH peut par exemple demander à la justice l’ouverture d’enquêtes pour violation des droits humains.
Engagement pour les droits humains ?
Le CNDH, qui succède au CCDH créé en 1990 par Hassan II, semble à priori être synonyme d’un pas en avant vers un plus grand engagement pour les droits de l’Homme au Maroc. Mais les militants des droits humains préfèrent rester prudents pour le moment sur la question. «Nous allons examiner les statuts et donnerons ensuite notre point de vue sur cette instance et surtout sur son indépendance» a répondu la présidente de l’AMDH (Association marocaine de défense des droits humains) Khadija Ryadi à l’AFP.
Wait and see !
Même son de cloches du côté de l’OMDH (Organisation marocaine de défense des droits de l’Homme). Sa présidente, Amina Bouayach préfère elle aussi attendre d’en avoir plus clair sur les statuts du CNDH pour se prononcer. Et ce, bien qu’elle dit reconnaître l’implication du secrétaire général et du président du nouvel organisme dans le mouvement des droits de l’Homme et dans de «grands dossiers».
Et le CCME ?
Les nouvelles fonctions de Driss El Yazami, par ailleurs nommé dans le tout nouveau Conseil économique et social, soulève cependant la question de ce qui adviendra du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME). Driss El Yazami préside le CCME depuis son instauration en 2007. Le mandat du conseil arrive à terme cette année, et les travaux sur son avenir entrent dans une phase cruciale. En cumulant les fonctions, El Yazami sera-t-il en mesure de mener ces travaux à bien ? De source interne, il ne serait en tout cas pas question que le président du CCME parte.