9e édition du festival Gnaoua d'Essaouira

D'ores et déjà, cet incontournable rendez-vous, prévu du 22 au 25 juin à Essaouira, annonce la couleur. Les initiateurs ont concocté un programme éclectique qui promet de charmer les passionnés de la musique gnaouie et savourer la magie du festival.

Fidèle à sa vocation première, le festival continue à ¦uvrer pour promouvoir la musique gnaouie et à mettre en exergue les musiques du terroir. La création d'un espace de rencontre et de dialogue avec les autres cultures fait également partie de ses objectifs. Fort du succès des années précédentes, la présente édition marque la pérennité du festival de Gnaoua.

Trois directeurs artistiques de renommée sont à la tête de cet évènement. Le Maâlem Souiri Abdeslam Alikane devenu le porte-parole et la voix des maâlems gnaouis. Loy Erhlich, compositeur et multi-instrumentaliste connu pour sa passion et son engouement pour les musiques traditionnelles. Et enfin Karim Ziad, véritable défenseur du «Jazz made in Maghreb».

Le staff artistique de l'édition 2006 affirme plus que jamais l'esprit novateur et original du festival. Celui-ci a, toujours, fait en sorte que les sommités du monde artistique soient de la partie. Il a, de surcroît, ¦uvré depuis sa création, pour que les artistes nationaux rencontrent ceux venus de divers horizons. La finalité n'en est autre que l'hybridation réfléchie des différents styles.

Cet évènement promet d'offrir au public des spectacles authentiques et variés qui feront, certainement, le bonheur des accros. Plein air, sites historiques, ryads, bref neuf scènes seront ouvertes au public. De Bab Marrakech où se dérouleront les concerts des groupes étrangers en passant par la place Moulay Hassan où auront lieu les concerts de fusion, l'heure sera à la transe. Sans oublier les soirées du folklore marocain qui sont prévues en plein air et en médina.

Au menu, des concerts acoustiques payants à Dar Souiri et chez Kébir. Le festival n'omet pas les jeunes talents. Des prestations des jeunes formations musicales, issues du boulevard des jeunes musiciens, figurent, aussi, au programme.

Cette fête sera rehaussée par la présence des génies du jazz, musique déjà présente dans les précédentes éditions, pour faire un mélange des musiques traditionnelles des Gnaouas.

Une ribambelle d'artistes d'envergure internationale est invitée à cette 9e édition notamment le franco-algérien Rachid Taha , le groupe américain Pat Metheny trio, Mehr Ali et Sher Ali du Pakistan, les guinéens Ba Cissoko, l'algérien Gaâda Diwane de Bechar et Stefano di Batista Quartet considéré parmi les valeurs sûr du jazz européen. Participeront à cette fête des rythmes gnaouas, des Maâlems gnawi venus de diverses régions du Maroc. Ils seront là pour régaler le public et apaiser les visiteurs en mal de transe. Il y aura, également, le Maâlem Abdeslam Alikane & Tyour Gnaoua (Essaouira), Maâlem Hamid El Kasri (Rabat), Maâlem Mahmoud Guinea (Essaouira), Maâlem Mustapha Bakbou (Marrakech), Maâlem H'mida Boussou (Casablanca), Maâlem Allal Soudani (Essaouira), Maâlem Omar Hayat (Essaouira) pour n'en citer que ceux-là.

Durant quatre jours, le festival sera le théâtre d'une ébullition musicale inédite. Un cocktail musical est à déguster sans modération. Il conjugue traditionnel et moderne et donne lieu à un métissage culturel inédit. Il promet d'animer une Essaouira tranquille et sereine. C'est aussi l'occasion pour les musiciens de venir partager leur passion et expérience et dialoguer autour d'un thème qui fait l'unanimité des visiteurs. Des ateliers et débats sont organisés en parallèle avec le festival.

Le point d'orgue de ce festival est «l'arbre à Palabres». Un nouveau concept, conçu par Emmanuelle Honorin en partenariat avec l'Alliance franco-marocaine d'Essaouira et A3 communication. Il consiste à un rendez-vous quotidien où musiciens, journalistes, maâlems et autres se retrouvent pour savourer un thé offert dans une ambiance conviviale. Ils auront l'occasion de dialoguer et d'échanger leurs réflexions sur cette musique dans le but de bannir les frontières musicales et soulever toutes les questions qui interpellent professionnels et amateurs des musiques ancestrales.

Depuis sa création en 1998, Le festival est devenu le théâtre d'un panachage culturel impressionnant et a acquis ses lettres de noblesse au niveau international. Dès la première édition, il n'a cessé de conquérir les passionnées de la musique gnaouie et de drainer le plus grand nombre de visiteurs marocains et étrangers. De 20 000 visiteurs à ses débuts, il a attiré plus de 450 000 festivaliers lors de la dernière édition. Soit 20 fois plus à l'occasion des concerts PACA et Youssou N'Dour.

Soumia Yahia
Source: Al Bayane