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Fin du tournage au Maroc d'un film sur l'affaire Ben Barka

Le tournage au Maroc du film «J'ai vu tuer Ben Barka» qui relate la disparition en octobre 1965 de l'ex-opposant socialiste au régime de Hassan II s'est achevé à la mi-mars à Casablanca.

La dernière scène de cette production franco-marocaine a été tournée dans un cimetière de la ville. Elle reconstitue une rencontre au Caire, pour préparer la liquidation de Mehdi Ben Barka, réunissant l'agent secret marocain, «Chtouki», cheville ouvrière de l'opération et un agent américain.

Les services secrets marocains, aidés par leur homologues français et américains avaient étroitement collaborés pour enlever à Paris le leader de la «Tricontinentale», organisation des non-alignés à l'époque de la guerre froide.

Le film, tourné au Maroc et en France, est réalisé par le cinéaste français Serge Le Peron, assisté du Marocain Saïd Smihi avec un budget de près de 2,4 millions d'euros dont une participation du Centre cinématographique marocain de 250.000 euros.

Les conditions de la disparition et de l'assassinat du leader tiers-mondiste, dont le cadavre n'a jamais été retrouvé, ont donné lieu à de multiples rebondissements médiatiques.

«Le film ne va pas révéler des choses, il n'y aura pas de scoops. Par contre, je crois qu'il va donner un éclairage politique et historique», a expliqué Serge Le Peron à la «Gazette du Maroc» en saluant la qualité «d'homme d'Etat» de l'opposant.

Tiré d'un article au titre identique, «J'ai vu tuer Ben Barka», paru en 1966 dans l'hebdomadaire français «L'Express», le film relate la version de Georges Figon, personnage principal du film. Censé produire un film auquel devait participer Ben Barka sur la décolonisation, c'est Figon qui avait piégé l'opposant marocain, le conduisant aux mains de ses assassins.

Mort sous la torture en France avant d'y être enterré, ou rapatrié au Maroc avant que son corps n'y soit dissous dans une cuve d'acide, les versions de la disparition de Ben Barka sont multiples, alors qu'au Maroc une Commission vérité tente, de faire la lumière sur cette affaire comme sur toutes les violations de droits l'homme durant le règne autoritaire de Hassan II (1961-1999).

La sortie du film est prévue le 29 octobre, date de l'enlèvement de Ben Barka en 1965 devant la brasserie Lipp à Paris.

Source : Associated Press

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