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Le FMI met le Maroc en garde contre l’inflation

Le Fonds monétaire international s’est dit satisfait des résultats accomplis par le Maroc sur le plan économique. Des résultats qui sont «le reflet de la qualité de la gestion macro-économique et des réformes entreprises pour accroître la productivité globale de l’économie et sa résilience aux chocs», a souligné lundi à Rabat le chef de la mission du FMI au Maroc, Domenico Fanizza, chef de la division Maghreb au département Moyen-Orient et Asie centrale.

Le FMI qui a mis en exergue les efforts menés par le Maroc durant ces six dernières années ayant engendré une croissance moyenne du PIB de 5,4%, a salué au passage l’affranchissement progressif de la croissance économique des aléas climatiques. «La croissance dépend de moins en moins de l’agriculture», indique M.Fanizza. Les évolutions constatées au titre des premiers mois de 2007 confirment cette tendance.

La production agricole prévisionnelle au titre de cette année ne devrait pas dépasser les 21 millions de qx, ce qui va réduire la croissance du PIB de 8,1% à 2,1%. Le ministre des Finances et de la Privatisation M. Fathallah Oualalou l’a souligné précédemment et Domenico Fanizza l’a réitéré ultérieurement, «il y a dix ans, une année comme 2007 aurait engendré une croissance négative, allant jusqu’à –6%. Ce n’est pas le cas aujourd’hui». En 2007, la croissance devrait être portée plus par l’augmentation du PIB non-agricole qui doit passer de 5,2% en 2006 à 5,5% en 2007, tirée principalement par le dynamisme de l’investissement privé. Le même optimisme est affiché quant à la situation des échanges extérieurs.

Selon le FMI, le niveau de réserves devrait rester supérieur à l’encours de la dette extérieure, l’inflation resterait maîtrisée et le déficit maintenu en-deçà de 3%.

En saluant ces efforts, le FMI a appelé le Maroc à consolider ces résultats et la dynamique en cours en vue notamment de réduire le chômage. Bien que se situant au-dessous de 10%, le taux de chômage reste élevé en milieu urbain. A courte durée, il faut veiller à ce que la reprise de l’activité économique ainsi que l’accroissement de la demande intérieure et de l’investissement, tant domestique qu’étranger, n’engendrent pas une augmentation de l’inflation. Sur le plan budgétaire, le Maroc doit consolider sa position à moyen terme, afin «d’amener l’encours de la dette publique, exprimé en pourcentage du PIB, à un niveau plus proche de la moyenne des pays de émergents de l’OCDE », relève le FMI. Un objectif dans lequel le Maroc s’est d’ores et déjà inscrit grâce à la confirmation des bonnes performances fiscales enregistrées en 2006 et la modération des dépenses courantes, dont celles relatives à la masse salariale. Le Maroc est appelé également à poursuivre son engagement en vue de renforcer la solidité du secteur financier. Le FMI constate dans ce cadre que la baisse des créances en souffrance, dont la part des pourcentage des prêts a baissé de 15,7% en 2005 à 10,9% en 2006, puis de 9,6% à 7,4%, et l’amélioration de ces créances par les banques constituent des avancées importantes. En matière d’intégration du Maroc à l’économie mondiale, Domenico Fanizza a incité le Maroc à poursuivre sa politique de libéralisation. «Le Maroc a tout à gagner de la libéralisation de son commerce internationale», a-t-il dit, se félicitant dans la foulée «des efforts encourageants déployés par le Maroc dans le cadre du renforcement de l’intégration économique du Maghreb ».

Les conclusions de la mission du FMI au Maroc ainsi que le rapport final du Conseil de cette institution seront désormais consultables sur le site du ministère des Finances et de la Privatisation, de Bank Al-Maghreb et du FMI. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la politique de transparence adoptée par les autorités financières marocaines.

Amina Salhi
Source: Libération(Maroc)

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