La Marocaine Attijariwafa bank ouvre une filiale au Sénégal

L’offre bancaire sénégalaise va bientôt s’enrichir d’une nouvelle unité avec l’implantation de la filiale d’un groupe marocain. Il s’agit de Attijariwafa bank.

Le premier groupe bancaire et financier du Maroc et du Maghreb, 8e en Afrique, va bientôt s’implanter au Sénégal. Son nom : Attijariwafa bank. Elle est née de la fusion de la banque commerciale du Maroc et Wafabank et occupe une part de marché de 30 %.

La filiale qui va s’implanter au Sénégal sera dotée d’un capital de 2,1 milliards de Fcfa pour arriver à terme à 8 milliards de Fcfa, et trois agences seront ouvertes dans les 3 prochaines années. L’ambition de cette banque est aussi de faire profiter ses services aux Sénégalais de l’extérieur. Reçu hier par le président de la République, Me Abdoulaye Wade, le chef de la délégation, M. Khalid Oudghiri, par ailleurs président directeur général du groupe, a justifié le choix du Sénégal par un double souci. C’est d’abord conforme à la stratégie de la banque, laquelle envisage un développement régional aussi bien sur le Maghreb que sur l’Afrique de l’Ouest. Et, dans cette perspective, le Sénégal, par sa stabilité politique et sa démocratie avérée, et surtout son intérêt aux investissements, constitue un atout. « Dans la région Afrique, le rayonnement du Sénégal est bien apprécié », affirme M. Oudghiri.

Le directeur général de Attijariwafa a aussi relevé les importantes relations entre le Sénégal et le Maroc et pense que l’exploitation d’une banque pourrait promouvoir cette amitié et donner du contenu à la coopération sud-sud.

Certes, au Sénégal, le terrain n’est pas vierge, mais Attijariwafa compte miser sur une spécificité. « Nous sommes une banque de proximité et nous avons un modèle de banque au Maroc qui, nous pensons, peut-être reproduit dans des pays africains compte tenu des spécificités culturelles », souligne le Pdg. Au Maroc, le taux de bancarisation est de 25 %, et il est plus faible encore au Sénégal où il se situe à 6 %. «Notre politique, aujourd’hui, c’est de voir comment amener un plus grand nombre des populations à accéder aux services bancaires de bases à des prix compétitifs », espère M. Oudghiri. Le groupe se positionne aussi comme une banque multi-métiers c’est-à-dire qui a de l’expertise dans d’autres domaines, notamment l’assurance, la gestion d’actifs, etc. « Donc, nous pensons mener une spécificité culturelle peut-être plus africaine que les banques européennes déjà en place », croit M. Khalid Oudghiri.

« Le marché est déjà encombré, mais quand on l’analyse, il l’est peut-être pour les grandes entreprises, mais pour ce qui est des particuliers, de manière générale, il y a encore un potentiel énorme qu’il soit en produit bancaire ou en assurance, parce que dans le groupe, nous avons aussi une compagnie d’assurance qui pourrait servir dans le futur ».

Les financiers pensent ainsi contribuer à l’intensification des flux commerciaux entre le Sénégal et le Maroc.

Le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a bien accueilli ce projet à mettre sur le compte des échanges qui ont suivi la visite de travail que le roi Mohamed VI a effectuée à Dakar, au mois d’avril dernier. Et à en croire Oudghiri, Me Wade a beaucoup insisté sur l’aspect développement. « Nous sommes là pour cela ; nous ne voulons pas seulement être une succursale, mais une vraie banque sénégalaise qui va contribuer au développement du pays », conclut-il.

ADAMA MBODJ
Source: Le Soleil (Sénégal)