Pour ce qui est des prévisions relatives à l’exercice 2008, les analystes de CDG Capital tablent sur des « réalisations optimistes » au titre de la partie relative aux caisses de l’Etat.
C’est au tour de la CDG Capital de brosser, de son côté, ses perspectives au titre de l’année 2008. Et dans ce tableau, ce sont deux éléments qui ressortent comme des catalyseurs de la croissance économique. Il s’agit, notamment, de la consommation des ménages et des transferts MRE. Ainsi, « sous l’impulsion de l’amélioration des revenus des ménages ruraux, la préservation du pouvoir d’achat des ménages ainsi que le renforcement des transferts des MRE, la consommation des ménages resterait le principal moteur de la croissance économique à un taux de 8,6% », indiquent les analystes de CDG Capital. Autrement dit, la progression des revenus des ménages dans le monde rural, en relation avec une amélioration du secteur agricole notamment, additionnée à la croissance soutenue des transferts MRE qui viendront alimenter les caisses, seraient pour induire une dynamisation de la consommation des ménages. S’agissant toujours des transferts MRE, les analystes de CDG Capital se montrent optimistes. En ce sens, qu’il est attendu, à leur sens, que le flux financier découlant de ces transferts renfloue les lacunes du déficit commercial. Dans ce contexte, l’analyse en question souligne que « l’élévation de la facture pétrolière combinée à la demande croissante des produits de consommation et des biens d’équipements, relèverait les importations nationales de 11,8%, enfonçant ainsi le déficit commercial de 17% du PIB en 2007 à 21,0% en 2008 ». Et d’ajouter qu’ «appuyé par les bonnes performances du secteur tertiaire ainsi que l’accroissement continu des transferts MRE, le flux financier entrant devrait largement couvrir ce déficit ». Par ailleurs, la CDG Capital conforte les prévisions établies par le gouvernement en s’alignant sur le même seuil tracé par la loi de Finances 2008. De fait, malgré une saison agricole moyenne, l’économie nationale devrait s’inscrire sur une ligne de croissance soutenue, pour clôturer l’exercice courant sur une évolution positive du PIB à 6,8%. «Sur la base d’une campagne agricole de 60 millions de quintaux, le PIB agricole devrait gagner 12,8%, contribuant ainsi à hauteur de 1,3% dans le renforcement du PIB en volume», précise-t-on. Hors agriculture, la croissance nationale devrait se fortifier de plus de 6%, consécutivement à la contribution positive de la majorité des secteurs productifs. Et les activités secondaires ne font pas exception à la règle. Puisqu’il est attendu que les activités secondaires devraient renforcer leur ascension à un taux de 5,7%. Soulignons, par ailleurs, que les ingrédients à cette croissance sont, notamment, le bon avancement du Plan Emergence, le dynamisme des investissements prévus ainsi que la demande mondiale adressée au Maroc dans le cadre de ses échanges extérieurs. Sur le registre des activités tertiaires, la même source prévoit qu’ «elles devraient affermir leur croissance à 6,2%, tirées par les performances des secteurs du tourisme, des télécommunications et des services financiers».
Par ailleurs, et comme l’avancée d’une vie économique ne peut se concevoir sans une dynamique de sa place financière et boursière, il est utile de souligner que les analystes de la CDG Capital s’attendent à ce que la capacité bénéficiaire de la Bourse de Casablanca signe, lors de l’exercice 2008, une amélioration de l’ordre de 13,5%, soit plus de 28 milliards de dirhams, en relation avec les conditions économiques favorables.
Dans ce contexte, «cette hausse des bénéfices des sociétés cotées à la place casablancaise est portée essentiellement par le secteur immobilier, dont la contribution à cette évolution est estimée à 41,8%», indique la même source.
C’est dire à quel point l’effervescence du secteur immobilier est à même de relever le tonus de la place boursière marocaine, étant donné que les attentes convergent vers une hausse notable des bénéfices tirés par les trois pôles immobiliers cotés à la Bourse, en l’occurrence Addoha, CGI et Balima qui tireraient la masse bénéficiaire du secteur vers un record de 130% à 2,5 milliards de dirhams.
Sur ce registre, Addoha et la CGI, fortes de résultats largement positifs, «devraient profiter du déficit national en logement ainsi que de l’insuffisance des infrastructures touristiques pour enregistrer un net renforcement de l’ensemble de leurs indicateurs de rentabilité», prévoit les analystes.
Cette euphorie du secteur immobilier, d’ailleurs, tirera certainement à la hausse le créneau des bâtiments et des matériaux de construction qui afficheront une évolution de plus en plus soutenue grâce aux projets d’infrastructure, dopant ainsi les bénéfices 2008 de la place boursière à hauteur de 14,4%. En outre, les analystes attirent l’attention sur le profit que tirerait la capacité bénéficiaire de la réduction d’imposition appliquée aux sociétés de droit commun (30% au lieu de 35%) et aux établissements financiers (37% contre 39,6%), pour améliorer sa croissance en 2008. Vu sous un angle global, la vitalité qui caractérise le marché boursier depuis le début de l’année, n’est pas pour se rétracter dans le tableau que brossent les analystes de la CDG Capital. En effet, cette source parle de consolidation des acquis courant l’année 2008, pour maintenir une tendance haussière mais à un taux inférieur. Les éléments catalyseurs de cette tendance seraient, notamment, le lancement de plusieurs grands projets dynamisant l’économie surtout pour ceux liés aux infrastructures et à l’immobilier. Il s’agirait, également, de l’amélioration des fondamentaux et de la capacité bénéficiaire des principales valeurs cotées, «qui bénéficieront en 2008 d’une baisse du taux IS de 5 points pour le droit commun et de 1,5 point pour le secteur financier». Troisième élément. Il s’agit de l’introduction en Bourse de nombreuses sociétés dotées de capitalisations élevées, comme c’est le cas de la RMA Watanya, Chaabi Lil Iskane, etc.
Cependant, le tableau n’est pas entièrement rose. Au contraire, les analystes redoutent la survenue de certains éléments, macroéconomiques, qui pourraient renverser la donne. C’est le cas de la flambée des cours de l’or noir, la reprise de la hausse des matières premières tirée par la croissance économique de la Chine et de l’Inde, mais aussi une crise financière internationale qui induirait une vague de vente massive déclenchée par le retrait des investisseurs étrangers.
S'agissant du volet des introductions, le menu 2008 est tout aussi riche. En effet, la place s'attend à recevoir la filiale du groupe Ynna Holding et la RMA Watanya, dont les introductions sont en dernière ligne droite, mais il y aurait dans le collimateur, aussi, le groupe Jamai et Delattre Levivier Maroc.
«Dans cette conjoncture porteuse, le marché casablancais devrait poursuivre sereinement son trend haussier en 2008, enregistrant de temps à autre de légères prises de bénéfices», concluent, ainsi, les analystes.