Inspiré de Marrakech, un jeu de société élu As d'Or 2008 au festival international des jeux de Cannes, fait la joie des Français et des Américains. Au Maroc, les commerces ignorent encore son existence.
«Nous ne sommes pas au courant de l'existence du jeu Marrakech», lance Abderrahim Bhayh,directeur ,commercial représentant de «La Grande Récré» au Maroc. Pourtant, cette chaîne de magasin en France fait de ce jeu sa nouvelle notoriété. En effet, Marrakech, à peine né, fait déjà un tabac dans la société française. L'entreprise éditrice du jeu, Gigamic, affiche sa satisfaction. «Marrakech est arrivé dans nos entrepôts en septembre 2007. Aujourd'hui, ce jeu de société rencontre un grand succès auprès des joueurs et des boutiques. Nous travaillons en France avec La grande Récré, chaîne de magasins présente également au Maroc», déclare au Soir échos Mathilde Spriet, responsable communication et marketing à Gigamic. Le prix, fixé à 33 euros, est certainement pour beaucoup dans le succès que remporte Marrakech. Même les distributeurs américains qui ont refusé au début sa commercialisation, arguant que l'image que l'homme en djellaba présentée sur la couverture du jeu n'est pas vendable, ont fini par succomber à son charme. «Marrakech est disponible depuis peu aux Etats-Unis, par le biais de notre distributeur Fundex», ajoute-t-elle. Et ce n'est pas tout! Marrakech a remporté le prix du meilleur jeu de l'année 2008 au 22e Festival international des Jeux qui s'est déroulé à Cannes du 13 au 17 février dernier. La compétition a été rude, mais Marrakech a réussi à damer le pion à ses concurrents venus des différents pays du monde. Ses atouts : des matériaux rarement vus dans un jeu (textile, bois, ...), un design exotique et des règles très simples. Le jury est tombé immédiatement sous le charme de Marrakech!
Le concept est simple. Le souk est en ébullition : c'est le jour du marché aux tapis ! Le plus habile des marchands sera bientôt désigné. Chaque joueur est un marchand qui essaie de supplanter les autres. À tour de rôle, chacun lance le dé puis déplace Assam, l'homme au tarbouche rouge, l'organisateur de la vente. Si Assam s'arrête sur un tapis adverse, le marchand paye une dîme à son propriétaire avant de poser un de ses tapis sur un espace adjacent en essayant de masquer les tapis adverses. Quand le dernier tapis est posé, on totalise les tapis visibles et la somme obtenue par chacun des marchands: le meilleur l'emporte! Son auteur, Dominique Ehrhard, envoûté par la ville осrе, ses couleurs, ses cultures et sa joie de vivre, ne cache pas son amour pour cette cité impériale aux mille et une nuits, «J'ai vécu quelques années au Maroc et j'avais très envie de faire un jeu qui reproduise visuellement pendant la partie le changement incessant des mosaïques de tapis que j'observais sur une petite place un peu à l'écart dans la médina de Marrakech», confie-t-il à «Le Soir échos». Le rêve de Dominique Ehrhard se concrétise A votre tour de goûter à son bonheur !