Le rapport de Bank Al-Maghrib dresse un bilan globalement positif, mais souligne l'effet nul des exportations et négatif de l'agriculture.
Le rapport de Bank Al-Maghrib que Abdelktif Jouahri a présenté au roi mercredi 2 juillet, dresse un bilan globalement positif, mais porteur de grands avertissements. D'abord, même si l'économie internationale n'a pas été d'un grand secours, le Maroc s'en sort bien, grâce à la consommation des ménages. L'année 2007 a ainsi enregistré une croissance en repli à 2,7%. D'un côté, les secteurs non agricoles ont bondi de 6%, tirés surtout par l'industrie, les BTP, les télécommunications et le tourisme. Mais de l'autre, la valeur ajoutée agricole a sombré, affichant ainsi un recul de presque quatre points au niveau de sa contribution au PIB réel. Le rapport nous rappelle ainsi une réalité amère : si le Maroc ne redresse pas son agriculture, le PIB ne décollera pas, malgré les avancées des secteurs secondaires. Cela est d'autant plus vrai que l'emploi n'échappe pas à l'instabilité de la production agricole Ainsi, le rapport de BAM précise que le taux de chômage a progressé de 0,1 point fin 2007 passant de 9,7% à 9,8% sous le poids de la perte d'emploi dans la campagne. Et si l'industrie et les secteurs des BTP, le tourisme et les télécoms nous évitent la catastrophe au niveau de l'emploi, leur apport est quasiment limité au niveau de l'export. Le rapport le dit clairement : «La contribution des exportations nettes de biens et services étant négative pour la première fois depuis 2004». D'ailleurs, le rythme d'accroissement des exportations se tasse avec une hausse arrivant à peine à 7,1%, soutenue principalement par les phosphates et leurs dérivés. Mais ces derniers s'avèrent incapables de couvrir la facture énergétique et alimentaire.
Du coup, 2007 a été une année sombre en terme de défiât commercial, qui a représenté près de 23% du PIB. Le gouffre est tel que les recettes du tourisme et des MRE n'ont pas suffi à le combler. Et là, intervient le deuxième rappel du rapport : en plus de l'agriculture et de la pêche, il faut à tout prix redresser les exportations. Mais aussi, faire preuve de vigilance face à l'inflation. En effet, si le taux d'inflation demeure faible par rapport à la conjoncture internationale, c'est que le budget de l'Etat fait des efforts monstres au niveau de la compensation des produits énergétiques et alimentaires, ce qui explique que le taux d'inflation s'est stabilisé à 2%. La situation demeure fragile, mais, toutefois, Bank Al-Maghrib reconnaît l'existence de facteurs de risque inflationniste qui concernent essentiellement les incertitudes entourant les prix des hydrocarbures et ceux des matières premières, la croissance rapide du crédit bancaire et les pressions latentes sur 1 es revenus des ménages.