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Travail saisonnier. L'Espagne ferme le robinet

L'Espagne met fin à l'une des initiatives phares du gouvernement socialiste pour lutter contre l'émigration clandestine. A partir de 2009, le nombre des travailleurs recrutés à la source sera réduit à néant.

La décision a été prise mercredi et concerne quelque 200.000 travailleurs qui sont recrutés chaque année dans leur pays d'origine. Le Maroc sera-t-il affecté ? Au ministère de l'Emploi, l'on estime que non. Le secteur agricole, qui représente 75% des débouchés pour cette catégorie de travailleurs marocains, ne devrait pas être touché. Pour l'heure, l'Anapec, par laquelle transitent tous les contrats de placement à court terme, ne veut se prononcer d'une manière définitive. Hafid Kamal, son directeur général, dit ne pas être informé par les autorités espagnoles de la décision. «C'est encore tôt pour tirer des conclusions. Nous continuerons à travailler normalement avec les autorités espagnoles dans le respect des contrats déjà engagés», explique-t-il. Cela d'autant que «l'on ne sait pas encore si la décision est définitive ou conjoncturelle», affirme-t-il. Ce qui est sûr, ajoute-t-il, c'est que «le marché espagnol renferme des opportunités d'emploi et nous sommes prêts à les saisir». A l'ambassade espagnole à Rabat, l'on précise que, de toutes les manières, les contrats traités par l'Anapec ne seront pas concernés par cette décision.

Il n'y a pas lieu de s'alarmer. Les ouvrières agricoles saisonnières n'auront pas à craindre pour leur emploi saisonnier dans les champs de fraises espagnols. Des représentants des milieux agricoles espagnols se sont en effet, rendus au Maroc il y a quelques mois, alors que la crise économique battait déjà son plein, pour préparer la prochaine campagne qui démarre en décembre. Et ce sont quelque 20.000 ouvrières saisonnières qui seront concernées au titre de l'année 2009.

Pour les autres emplois objets de conventions signées entre l'Anapec et des opérateurs espagnols, notamment dans les domaines du tourisme ou de la grande distribution, la décision du gouvernement espagnol n'aura pas d'effet. Celestino Corbacho, ministre espagnol de l'Emploi et l'Emigration, a précisé en effet, rapporte El Pais, que la suppression à partir de 2009 du recrutement à la source ne concernera pas ce type d'emplois.

Par ailleurs, la décision du gouvernement ibérique ne semble pas convaincante. «Les Espagnols sont-ils disposés à récolter les olives ?», ironise le quotidien El Mundo. Le travail dans les champs c'est, en effet, des salaires de 34 euros par jour et des semaines de six jours pour les 41.000 postes d'emploi qu'offrent les champs de fraises de Huelva par exemple.

Tahar Abou El Farah
Source: Le Soir Echos

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