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Transport aérien: Rien ne va plus entre la RAM et le Sénégal

Le bras de fer opposant la Royal Air Maroc (RAM) au Sénégal a atteint son apogée. Depuis mercredi 8 avril, la RAM ne dessert plus la capitale sénégalaise avec ses propres avions « jusqu'à nouvel ordre », et a « rapatrié » dans la même journée, un de ses appareil utilisé par Air Sénégal International (ASI), a indiqué jeudi à l'AFP le porte-parole d'ASI, Matar Diop.

« Les avions de la RAM ne viennent plus du tout à Dakar, depuis hier et jusqu'à nouvel ordre. Il y a un bras de fer entre deux partenaires, chacun utilise les armes qu'il a », a martelé l'employé d'ASI. La compagnie nationale ne s'arrête pas à l'interruption de ses vols vers Dakar. Elle a aussi fait appel ou du moins a « rapatrié » un de ses appareils exploité précédemment par ASI. Et avec la manière. Selon « Le Quotidien », un journal sénégalais, « le dernier Boeing 737 prêté par la RAM à ASI lui a été arraché hier, quasiment en plein vol ». L'avion se trouvait en escale à Cotonou (Benin) avec 106 passagers à son bord et devait décoller pour Dakar, en passant par Bamako et Abidjan. Mais l'appareil piloté par un équipage marocain a été sommé de rejoindre Casablanca ajoute le journal. Matar Diop affirme qu'aucune explication n'a été donnée à ASI. « Le Quotidien » en revanche rapporte que les responsables de la RAM ont justifié leur décision par des raisons de maintenance technique de l’appareil. Elles n'ont pas non plus répondu aux questions du retour du Boeing après maintenance ou s'il serait remplacé en attendant la fin de la dite opération. Les malheureux occupants de l'appareil se sont débrouillés en prenant d'autres compagnies aériennes.

Il existe un différend entre la RAM et l'État du Sénégal depuis près de deux ans sur la gestion de leur filiale commune, ASI. Ce sont les autorités sénégalaises qui avaient déclenché les hostilités en annonçant la nationalisation de la compagnie en octobre 2007. Mais les intentions n'ont jamais été concrétisées. Le partenaire marocain n'a pas digéré le verdict rendu lundi par le tribunal régional de Dakar. Le mardi, le PDG de la RAM, Driss Benhima avait affirmé que la « RAM fera appel de la décision et se prépare à un arrêt prochain des activités d'ASI ». Les évènements de mercredi montrent donc que les Marocains sont déterminés à en finir rapidement avec cette affaire. L'espoir est toujours permis chez certains dans le pays d'Abdoulaye Wade. « Nous sommes convaincus que la solution de la sagesse va prévaloir. Les relations entre les deux pays sont tellement importantes, les deux chefs d'État vont donner des instructions pour qu'une solution soit trouvée », a affirmé le porte-parole d'ASI, toujours confiant quant à une issue heureuse.

ASI a été créée à la fin de l'année 2000 avec un capital détenu à 51% par la RAM et 49% par le Sénégal. Aujourd'hui cette compagnie ne dispose que deux appareils, un Boeing 737-800 et un Dash assurant les liaisons intérieures. Les employés et l'opinion publique sénégalaise se demande désormais jusqu'à quand, les salaires continueront à être payés.

Ibrahima Koné
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