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Politique énergétique: Boutaleb remet les pendules à l’heure

• Pas de bouleversements en vue
• L’option nucléaire écartée
• L’indexation bientôt sur les rails

Le Maroc n’a pas à rougir de sa politique énergétique. En l’espace d’une décennie, il est parvenu à sécuriser son approvisionnement. Reste maintenant à diversifier davantage les sources utilisées et à optimiser la facture énergétique. La flambée de l’or noir est parti pour durer et bien au-delà des 60 dollars le baril, à cause de la pression de la demande chinoise et indienne notamment. De plus, les capacités de production et de raffinage sont arrivées à saturation, sans parler des tensions géostratégiques.

Pour le Maroc, pays importateur, le challenge des prochaines années consistera à la fois à augmenter sa consommation de produits pétroliers pour la hisser aux standards internationaux et à optimiser sa facture. «Il n’est pas question pour nous de réduire la consommation vu notre retard. Bien au contraire, il faut l’augmenter car le taux de consommation est un indicateur de développement économique», insiste Mohammed Boutaleb, ministre de l’Energie & des Mines. Pour rappel, ce taux est de 0,4 TEP (tonne équivalent pétrole) par habitant et par an contre 1 TEP au moins pour les pays en développement.

Comment accroître la consommation énergétique sans alourdir la facture? En réduisant le poids des produits pétroliers au profit d’autres sources énergétiques, comme le gaz naturel, le solaire et l’éolien, sans oublier les schistes bitumineux.

Sur chacune de ces sources, des projets sont déjà engagés. La Banque mondiale apportera son soutien pour mettre en place avant la fin de cette année un cadre réglementaire incitatif pour promouvoir l’investissement dans les énergies renouvelables.

Diversifier les sources mais aussi développer l’efficacité énergétique. Là aussi, l’expertise de la Banque mondiale est sollicitée.

«Hormis ces 2 axes majeurs, la stratégie énergétique n’est pas remise en cause. Bien au contraire, elle fonctionne et donne de bons résultats», insiste le ministre.

Quant à l’option nucléaire, elle est écartée. «Le Maroc ne dispose pas de programme nucléaire et n’a pas l’intention de réaliser de centrales thermo-nucléaires pour satisfaire ses besoins en énergies électriques», affirme sans ambages Boutaleb.

Reste la grosse épine que constitue la compensation des produits pétroliers. Mais là aussi, le ministre affiche une sérénité à toute épreuve. Le système adopté en 2006 est jugé équitable. Le système d’indexation totale qui sera appliqué sur les essences, le fuel et le gazoil 350 ne concerne qu’une tranche limitée de consommateurs. «De plus, cette tranche en a déjà fait l’expérience en 1999 et 2000»... sauf que le prix du baril était à moins de 20 dollars!

Source: L'Economiste

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