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Début du 3ème round des négociations Maroc/Polisario

Dès aujourd’hui et jusqu’au 9 janvier, le Maroc participe au troisième round des négociations avec les représentants du front Polisario.

A l’instar des deux précédents rounds, les négociations se déroulent à huis clos à Manhasset, dans la banlieue new-yorkaise. Peter Van Walsum, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, jouera encore une fois le rôle de médiateur durant les pourparlers.

A priori, et à la veille du face-à-face, les deux parties semblent, encore une fois, adopter des positions très éloignées. Le Maroc considère que «les nouvelles négociations devraient avoir pour ordre du jour la discussion de la proposition marocaine». Une «alternative unique qui repose sur le principe d’une autonomie élargie». La délégation marocaine poursuivra donc ses exposés à Manhasset en développant un argumentaire sur le bien-fondé et les différents aspects liés à l’initiative d’autonomie tout en restant disposée à négocier mais uniquement à propos de «l’autonomie, toute l’autonomie et rien que l’autonomie», reprenant la formulation du Souverain lors du dernier discours du Trône.

A l’opposé, les séparatistes sont au pied du mur. Minés par un mouvement de dissidences et de contestations internes, ils campent sur leur position et prônent «l’indépendance». Les dirigeants du Polisario menacent de prendre les armes en cas d’échec des négociations. D’ailleurs, Mohamed Abdelaziz l’avait annoncé clairement: «Nous reprendrons la lutte armée une fois que nous aurons la conviction que les choses n’avanceront pas». Les séparatistes seront ainsi les seuls à afficher des intentions belliqueuses en avançant la possibilité du recours aux armes. D’ailleurs, les Nations Unies font tout pour empêcher un conflit armé dans la région. Toute tentative, de la part du Polisario, de saboter les négociations serait considérée comme une déclaration de guerre.

Quant aux Algériens, ils refusent d’assister aux négociations et se contenteront d’être présents à l’ouverture et à la clôture des pourparlers. Mais en fait, dans les coulisses, ils pèsent de tout leur poids sur la position séparatiste.

Une position aux antipodes du contexte mondial marqué par une forte adhésion de la communauté internationale à la proposition marocaine qualifiée de «sérieuse et crédible» par le Conseil de Sécurité et des superpuissances telles que la France, les Etats-Unis… Plusieurs autres pays ont considéré que l’initiative marocaine pourrait servir de base aux négociations dont le cycle a été enclenché par la résolution 1754. Le président français Nicolas Sarkozy avait déclaré ouvertement: «Le plan d’autonomie marocain existe, il est sur la table et il constitue un élément nouveau de proposition, après des années d’impasse. Je forme le souhait qu’il puisse servir de base de négociation pour la recherche d’un règlement raisonnable» à la question du Sahara, avait affirmé Sarkozy devant les membres des deux Chambres du Parlement lors de sa dernière visite à Rabat. Il a rappelé à Alger que la position de la France sur cette question «n’a pas changé».

Fort de ce soutien international, le Maroc a de sérieux atouts. D’autant plus que le Royaume entreprend d’ores et déjà les préparatifs pour accueillir les familles marocaines séquestrées à Tindouf. Un important dispositif de rapatriement collectif des familles est en cours de préparation. Par ailleurs, depuis quelques mois, certaines franges dissidentes du Polisario adhèrent à l’élan international suscité autour de la proposition marocaine.

De l’avis de plusieurs observateurs, les deux parties sont appelées à trouver un terrain d’entente durant ce 3e round, car l’échec du processus des négociations pourrait avoir des conséquences négatives sur l’ensemble de la région avec la reprise des hostilités dans une zone géopolitique à gros enjeux.

L’annulation du Paris-Dakar renseigne amplement sur les risques terroristes qui menacent la région du Sahel, les frontières entre le Mali, l’Algérie ou encore la Mauritanie. C’est la raison pour laquelle, le Conseil de Sécurité avait appelé récemment les deux parties à reprendre les négociations «sans conditions». Il avait adopté à l’unanimité une résolution demandant aux parties «d’engager des négociations substantielles sans conditions et de bonne foi… dans le but de trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable».

Délégations
Une délégation marocaine sans changement conduira les négociations. Ce sont les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères, Chakib Benmoussa et Taïeb Fassi Fihri, le président du Corcas, Khelli Henna Ould Rachid et Yassine Mansouri, patron de la DGED. Ils seront appuyés par des conseillers techniques.

Quant à la délégation du Polisario, elle sera dirigée par Mahfoud Ali Beiba, membre du Secrétariat national et comptera également Brahim Ghali, Mhamed Khadad, Boukhari Ahmed, également membres du Secrétariat national, ainsi que Bechir Sghair et Mohamed Oumar, conseillers techniques.

Source: L'Economiste

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