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Islam : Situation de crise chez les musulmans de France

Que se passe-t-il dans l’Hexagone sur le plan de la représentativité au sein du CFCM ? Autrement dit le Conseil Français du culte musulman. Créé en 2003 sous l’impulsion du ministre de l’Intérieur de l’époque, un certain Nicolas Sarkozy, et dont la vocation, entre autres, était «d’instaurer un Islam de France et non un Islam en France».

En annonçant qu’elle ne participerait pas aux prochaines élections du CFCM, prévues le 8 juin prochain, la Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris a ouvert une nouvelle crise chez les organisations musulmanes de France. L’explication exprimée par le recteur Dalil Boubakeur est celle-ci : «la mosquée de Paris ne peut admettre de se voir reléguer à un rôle secondaire et à une place insignifiante». Alors qu’elle revendique le titre d’organisation islamique la plus ancienne et la mieux établie dans le pays.

En fait, Dalil Boubakeur agit de la sorte pour éviter de lever le voile sur une réalité : la montée en charge de l’islam marocain. Avec 19 représentants (contre 10 pour la Grande Mosquée de Paris), la Fédération nationale des musulmans de France, proche du Maroc, compte le plus grand nombre d’élus.

Constitué dans la douleur par les autorités françaises, le CFCM se retrouve, une fois de plus, au cœur d’une polémique. Jeter un discrédit à toute une institution, à peine naissante, au nom d’un ego surdimensionné et une lutte de pouvoir absurde, donne une image bien peu reluisante des musulmans installés en France. C’est pourtant la stratégie de survie dévoyée par Dalil Boubakeur.

Où est la tolérance, le respect d’autrui,…dans ses pratiques d’un autre temps. Une fois de plus, les chancelleries vont s’adonner à des ballets sur fond d’hypocrisie et de sombres intérêts. Nicolas Sarkozy va-t-il se saisir du «dossier» pour dénouer la crise ? Une crise qui couve depuis la création de l’instance censée représentée la communauté musulmane en France.

La question du leadership religieux constitue la pomme de discorde entre les musulmans algériens et marocains basés dans l’Hexagone. Coïncidence ou pur hasard, la consolidation de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) souffre du même mal. Qui a déclaré un jour que «les arabes se sont entendus pour ne jamais s’entendre». Comment sortir de l’impasse ? Qui allumera la lumière ? Dure (et triste) réalité.

Rachid Hallaouy
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