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El Mundo déclare l'armistice avec le Maroc

El Mundo, grand quotidien espagnol réputé pro-Parti populaire, aurait décidé un armistice avec Rabat. Le journal a multiplié récemment les signaux de meilleures dispositions envers le Maroc. Détails.

Le journal espagnol «El Mundo» aurait décidé de changer de ton envers le Maroc et d'atténuer ses attaques dirigées contre le royaume, notamment contre le régime. C'est ce qu'indiquent plusieurs sources à Madrid qui font même état de la prochaine publication, par le journal dirigé par Pedro Jota Ramirez, d'un «dossier équilibré» sur la monarchie marocaine. Ali Lmrabet, journaliste à El Mundo, prépare lui aussi son retour au Maroc. «Ali Lmrabet a affirmé, lui-même, qu'il avait l'intention de revenir s'installer au Maroc. Cela fait croire à certains qu 'il y aura du coup moins d'articles contre le Maroc sur le journal», affirme une source journalistique à Madrid.

Aux dernières nouvelles, le journal «El Mundo» avait essayé une sorte de «réconciliation» avec l'agence MAP et son chef de bureau à Madrid, Saïd Idda Hassan. Car, il y a plus d'un an, ce journal avait qualifié, sous la plume de Ali Lmrabet, les journalistes de MAP-Ma-drid de «policiers déguisés en journalistes». C'est dans ce sens que le chef de l'agence officielle marocaine à Madrid a été invité, récemment, à une cérémonie du journal à l'occasion de ses prix annuels et aux côtés de grandes personnalités dont le président du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero. Mais aussi les leaders de premier ordre du Parti Populaire : Mariano Rajoy, Alberto Ruiz Gallardon et Gustavo Arestegui, porte-parole des relations internationales au parti que dirigeait José Maria Aznar. Selon nos sources à Madrid, et bien qu'il justifie de sa qualité de président de l'association des journalistes étrangers en Espagne (poste où il a été élu pour un troisième mandat), l'invitation adres­sée au chef de bureau de la MAP à Madrid n'est pas fortuite. Et surtout que les responsables du parti ont insisté à plusieurs reprises pour que la MAP soit de la partie au moment où peu de journalistes, y compris espagnols, ont eu droit à une invitation. Le journaliste de la MAP a répondu favora­blement à cette invitation même si les deux parties attendent qu'une date soit fixée pour le procès qui les oppose au sujet des écrits de Ali Lmrabet. L'affaire, jugée en instance en faveur des deux journalistes de la MAP (le deuxième étant Mansour Madani), a connu un autre revirement en appel puisque le tribunal a estimé qu'il n'y avait pas lieu de parler de diffamation du moment que «El Mundo» n'avait pas cité de noms. En fin de compte, les journalistes de la MAP ont porté l'affaire devant la Cour suprême.

D'après nos sources, Gustavo Arestegui, porte-parole des relations internationales au Parti Populaire, ne serait pas étranger à l'armistice décrété par le journal espagnol, historiquement catalogué comme relais des positions du PP.

Pour rappel, c'est, en signe déjà d'apaisement, le même Gustavo Arestegui, crédité de solides relations avec des hommes de pouvoir au Maroc, qui s'était rendu à Rabat au lendemain des élections législatives du 7 septembre 2007 pour rencontrer les chefs des cinq partis arrivés en tête. «Il nous appartient à présent d'oublier le mythe du méchant PP au profit de l'amical PSOE. La politique se joue sur le terrain et non dans les salons de réflexion», répondait Larbi Messari, ex-diplomate et grand connaisseur des relations entre Rabat et Madrid, au lendemain des élections législatives espagnoles.

Mohammed Boudarham
Source: Le Soir Echos

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