Immigration: les résultats contestés en Espagne et en France

Les forces de sécurité ont intercepté 30.700 personnes en 2008 qui tentaient d'entrer illégalement en Espagne par différents moyens (air, mer) selon le ministre cité par Europa Press à Madrid. Ce chiffre est en régression de 24% par rapport à l'année 2007. Le nombre d'immigrants arrivant par bateau ou embarcations de fortune s'est chiffré à 13.424 personnes en 2008, contre 18.057 durant l'année précédente d'où une diminution de 25,6%. Le ralentissement des arrivées a eu un effet sur la diminution du nombre de retour volontaire qui a chuté de 17% par rapport à 2007, alors que les expulsions administratives ont augmenté de 12% toujours par rapport à 2007.

Alfredo Perez Rubalcaba poursuivant son discours a souligné que la politique d'immigration espagnole est « bien conçu ». Le ministre de l'Intérieur n'a pas omis de rappeler le rôle important de la coopération avec les pays émetteurs et de transit des migrants en l'occurrence le Maroc; ajoutant qu'il y eut une baisse de 20% en 2008 du nombre de clandestins interpelés à Ceuta et Mellila.

Mais ces données sont contestées par le Parti Popular espagnol. Le porte-parole de l'immigration de ce parti au Congrès, Rafael Hernando, a taxé le ministre de l'Intérieur de « manipulateur ». Le député du PP estime que sur plus 60 000 procédures d'expulsion de personnes en situation irrégulière en 2008, le gouvernement socialiste à renvoyer seulement 12.616 personnes. Une performance considérée comme la plus faible au cours des 7 dernières années selon Rafael Hernando.

Par ailleurs, l'Institut national de statistique (INE) révélait en décembre dernier à la suite d'une étude qu'il y a 945.000 immigrés clandestins en Espagne. Un résultat contesté par le gouvernement qui estime à 300 000 le nombre total d'immigrés clandestins sur l'ensemble du territoire espagnol.

Ailleurs, en France règne la même atmosphère. Brice Hortefeux, ministre français de l'Immigration et de l'Identité nationale qui défendait ce mardi 13 janvier son bilan, a révélé que 29.796 personnes sont retournées dans leurs pays d'origine en 2008 par expulsion ou retour volontaire. Le ministre français s'enthousiasme même en affirmant que « pour la première fois depuis une génération, le nombre de clandestins a commencé à décroître », cité par Reuters.
Les chiffres avancés par Brice Hortefeux auraient été « gonflés » selon les opposants à la politique migratoire française notamment par « les retours négociés et rémunérés de Tziganes roumains ou de Bulgares, qui pourront revenir quand ils veulent, étant citoyens européens ».

Ibrahima Koné
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