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Le Premier ministre turc reçu par Mohammed VI au premier jour d'une visite officielle

Le Premier ministre turc Recep Erdogan a entamé mercredi une visite officielle de deux jours au Maroc. Accueilli à sa descente d'avion en provenance de Tunis par son homologue marocain Driss Jettou, le chef de l'exécutif turc a ensuite été reçu en audience par le roi Mohammed VI au Palais royal de Rabat. Aucun détail n'a filtré de cette rencontre.

Marquée par un important volet économique et commercial, cette visite, la première du genre effectuée par M. Erdogan au Maroc depuis son élection en 2003, intervient un an après celle effectuée à Ankara par Driss Jettou.

Le chef de l'exécutif turc est accompagné de deux ministres (Commerce et Agriculture) et d'une délégation d'une trentaine d'hommes d'affaires qui devraient participer jeudi à un Forum commercial organisé à Casablanca (100km au sud de Rabat), la capitale économique du royaume.

Le Maroc et la Turquie ont conclu en avril 2004 un accord bilatéral de libre-échange qui devrait entrer en vigueur d'ici l'été 2005.

Les échanges commerciaux entre les deux pays ont quasiment doublé entre 2003 et 2004, passant de 260 à 435 millions de dollars avec un solde négatif pour le Maroc. Les entrepreneurs turcs sont très actifs au Maroc, notamment dans les secteurs du textile, de l'agroalimentaire et des travaux publics.

Le royaume exporte pour sa part des engrais phosphatiques et des produits miniers.

La presse marocaine accordait mercredi un large intérêt à cette visite, le quotidien "L'Economiste" soulignant ainsi "l'axe stratégique" entre Rabat et Ankara. Situés à proximité immédiate du marché européen, les deux pays sont en effet engagés dans un processus de démantèlement douanier complet avec l'UE.

Rabat observe par ailleurs avec attention la candidature d'adhésion de la Turquie à l'UE. Officiellement, le Maroc n'est plus candidat à une adhésion à l'UE, comme l'avait souhaité le défunt roi Hassan II (mort en 1999) mais demande "un partenariat privilégié" avec Bruxelles.

"Une éventuelle adhésion de la Turquie à l'UE pourrait relancer l'hypothèse d'une candidature du Maroc seulement distant de 14 kilomètres des côtes espagnoles", explique une source diplomatique occidentale qui a requis l'anonymat.

Autre sujet de réflexion commune entre Rabat et Ankara: la participation du courant islamiste "modéré" au gouvernement. Recep Erdogan, chef du groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (AKP), incarne un islamisme modéré et ouvert sur la modernité.

Au Maroc, le parti islamiste de la justice et du développement (PJD), formation qui accumule les succès électoraux et est déjà la troisième force parlementaire, envisage sérieusement une participation au gouvernement qui sera issu des urnes lors des législatives de 2007.

"Les Marocains se demandent s'il n'y aurait pas dans l'évolution turque des idées applicables au Maroc", résume "L'Economiste".

Source : Associated Press

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