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Europe - Référendum : Quel impact du non français sur le Maroc ?

Le sort de l'Union européenne nous concerne au plus haut niveau. Il est certain que le «Non» des Français contre la Constitution européenne, ne manquera pas d'avoir des répercussions, à la fois sur l'économie de l'Hexagone et sur l'Union européenne, mais aussi sur toutes les économies périphériques, en l'occurrence l'Afrique du Nord, qui va devoir faire face à des périodes plus difficiles dans les années qui viennent.

Il n'est pas juste de se hasarder à faire des paris sur les tournures que vont prendre les événements dans ce domaine, mais il est visible à l'œil nu du commun des mortels que, sur les plans politique et économique, il s'agit d'une situation où il n'y a rien à gagner pour l'Afrique en général, et pour le Maroc en particulier.
Chez nous, en tout cas, il semble qu'on a complètement négligé cet aspect.

Il n'y a pas eu de débat. Mieux encore, du côté des boursiers et des chefs d'entreprises, la météo était, on n'y peut rien, au «beau fixe». Seulement voilà : on oublie que la grisaille qui plombe l'Europe annonce des conditions dépressionnaires dans les mois qui viennent sur nos marchés.

Encore une fois, la perspective d'association avec l'Union européenne nous interpelle, d'autant qu'on est troublé à l'idée qu'il n'y a pas de «plan B», une sorte d'issue de secours, un projet de compromis pour achever la construction des «Etats unis d'Europe». Une entité avec laquelle tout nous rapproche, pas seulement le business, mais surtout la coopération politique, financière et économico- sociale.

Sur l'Agenda, rappelons-nous, il y a, en tête, le projet du nouvel accord de pêche Maroc-UE. Il y a également, le dossier textile, dont le Maroc attend avec impatience une réaction vigoureuse de Bruxelles pour atténuer la déferlante chinoise. Sans oublier, bien entendu, Euromed, dont la manne devrait servir à la mise à niveau du tissu industriel marocain. C'est dire donc que -pour ne citer que ces dossiers lourds- on ne peut ignorer le débat -plus vif et vigoureux- qui a opposé les contradicteurs sur le Traité constitutionnel. On a le devoir de savoir, non pas qui a raison ou qui a tort, mais qui paiera la note en dernier ressort.
Sur le terrain de la logique, la construction de l'Union européenne devrait se poursuivre sur les bases jetées par le Traité de Maastricht.

Les chefs d'entreprises marocains ont eu tout le loisir de méditer le week-end dernier la qualité du débat qui a opposé les partisans du «Oui» aux arguments avancés par les «souverainistes» et autres perfectionnistes porteurs du «Non».

On peut facilement imaginer l'euphorie qui gagne, outre Atlantique, les partisans de la superpuissance américaine. Tandis que la Chine, confortée dans sa stratégie d'économie «émergente», en profite (est-ce un hasard ?) pour annoncer la non taxation de ses exportations et encore moins la réévaluation de sa monnaie, le «yuan».

Chez nous, de deux choses l'une ; ou les décideurs sont trop imprévoyants pour voir ce qu'ils risquent, ou bien, ils sont trop sûrs et trop confiants pour s'en rendre compte. Là encore, les observateurs de bon sens se demandent comment pourrions-nous rester indifférents face au «Non» des Français, face aussi à cette transformation du monde qui se fait, sans nul doute, avec des calculs très «politiciens».

Source : Le Matin

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