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Taïb Fassi Fihri plaide pour une autonomie du Sahara sur Jeune Afrique

Le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération, M. Taïb Fassi Fihri, a affirmé que le concept de l'autonomie dans le cadre de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale du Maroc est une "solution de compromis, démocratique et conforme à la légalité internationale".

Dans un entretien publié par l'hebdomadaire "jeune Afrique/L'intelligent" à paraître lundi, M. Taïb Fassi Fihri a déclaré que face au constat fait par les Nations Unies et les partenaires concernés par le différend -France, Espagne, Etats-Unis, Union européenne...- du caractère inapplicable du plan de 1991 prévoyant un référendum, ces derniers ont, en conséquence, préconisé un compromis négocié et une solution politique, ainsi qu'en témoignent les nombreux rapports du secrétaire général de l'ONU sur ce sujet.

"L'option de l'indépendance étant ainsi exclue, il s'est dégagé, alors, le concept de l'autonomie dans le cadre de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale du Maroc. C'est donc cette solution de compromis, démocratique et conforme à la légalité internationale que nous sommes disposés à négocier", a affirmé le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération.

Interrogé sur la dégradation récente des relations entre le Maroc et l'Algérie, le ministre a rappelé que lors de la visite à Alger de S.M le Roi Mohammed VI, à l'occasion du Sommet de la Ligue arabe, le Souverain a convenu avec le chef d'Etat algérien d'une stratégie globale. "Il s'agissait de normaliser les relations bilatérales et de revitaliser l'UMA, tout en laissant aux Nations-Unies le soin de promouvoir une solution au différend sur le Sahara", a-t-il souligné. "Nous pensions avoir fait un pas, un geste significatif en direction de l'Algérie. Malheureusement, à peine la visite de Sa Majesté achevée, les plus hautes autorités algériennes ont multiplié les déclarations peu amicales à notre égard", a-t-il déploré, rappelant qu'au cours du périple latino-américain du président Bouteflika, à la mi-mai, il n'a ainsi été question que d'imposer au Maroc le "plan Baker II", une proposition que le Maroc a refusée en son temps et qui est désormais considérée comme dépassée par les Nations-Unies elles-mêmes.

"Plus inquiétant, dans son message de soutien du 20 mai au Polisario, le chef de l'Etat algérien renouvelle sa foi en un Etat Sahraoui indépendant et ajoute que c'est porteur d'une telle conviction qu'il compte se rendre au Sommet de l'UMA à Tripoli !", s'étonne le ministre. "Malgré tout, et afin de préserver l'avenir, Sa Majesté le Roi a décidé de maintenir, en son absence, une participation marocaine au Sommet, qui finalement a été reporté".

Quant aux efforts pour trouver une solution définitive négociée, le ministre a réaffirmé que le Sahara est "pour nous une question nationale", tout en indiquant que l'ONU recommande de dépasser l'impasse actuelle et de progresser vers une solution politique négociée. "Nous y sommes prêts", a-t-il affirmé. "Concernant le bilatéral avec l'Algérie, la volonté d'aller de l'avant et de résoudre les problèmes est toujours aussi nette", a fait savoir le ministre, ajoutant qu'"on peut même parler d'option stratégique".

Pour M.Taïb Fassi Fihri, "pas de survie dans ce monde de tension et de compétition sans le Maghreb et pas de Maghreb sans l'entente fraternelle entre Rabat et Alger. D'où ce qu'il faut appeler notre incompréhension. Que souhaite réellement l'Algérie ? Pourquoi s'obstine-t-elle toujours, en 2005, à maintenir fermées ses frontières avec le Maroc ?".

"Matériellement, il ne s'agit, en fait, que d'un seul point de passage douanier entre nos deux pays. Mais humainement et symboliquement, ce geste est attendu par tous les Maghrébins et les partenaires de la région", a-t-il fait observer.

Source : MAP

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