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Initiative nationale pour le développement humain par Philippe Faure

Initiative nationale pour le développement humain
Pourquoi la France adhère à la stratégie
par Philippe FAURE, ambassadeur de France au Maroc

En lançant, le 18 mai dernier, «l’initiative nationale pour le développement humain» (INDH), Sa Majesté le Roi a défini les grands axes d’une politique nationale d’envergure, mobilisant tous les acteurs politiques, économiques et sociaux du Maroc. Cette initiative promeut une approche intégrée, c’est-à-dire faisant appel à tous les leviers de l’action sociale: action en faveur des quartiers urbains et des communes rurales les plus pauvres, élargissement de l’accès des populations les plus démunies aux services sociaux de base (santé, éducation, habitat, eau et électricité), aide aux personnes en situation de grande vulnérabilité, promotion des activités génératrices de revenus stables, et lutte contre le secteur informel.
A ces objectifs, à la vision qui les sous-tend, la coopération française adhère pleinement. Ils recoupent en effet largement les priorités du partenariat franco-marocain, et ce à un double titre. En termes de méthode, l’initiative royale privilégie les outils innovants, ce qui correspond précisément au processus de modernisation de notre coopération.

Sur le fond, les secteurs prioritaires de l’INDH recoupent très largement les domaines sur lesquels la coopération française concentre ses moyens: 1) La politique de proximité et de mise à niveau des infrastructures de base constitue un point d’ancrage fondamental de notre partenariat avec le Maroc. Je pense ainsi à notre soutien financier et méthodologique au programme “villes sans bidonvilles” et aux organismes intervenant dans ce secteur (50 millions d’euros prévus, dons et prêts confondus). Parallèlement, en appui à la politique de la ville, nous intervenons également en direction et au bénéfice des collectivités locales (aide de 4,6 millions d’euros).

· Fonds social de développement

Les grandes réformes sociales en cours bénéficient d’appuis institutionnels notamment lorsqu’il s’agit du code du travail, de la sécurité sociale ou de l’assurance maladie obligatoire.
Dans le même esprit, un fonds social de développement vient d’être mis en place pour soutenir les populations les plus vulnérables. Doté de 700.000 euros, il nous permettra de subventionner des microprojets.
Nous poursuivons par ailleurs l’aide au financement des grands programmes d’infrastructures de base: programme d’électrification rurale globale (encours de prêts de 166 millions d’euros), programme d’approvisionnement groupé en eau potable des populations rurales (encours de prêts de 12 millions d’euros), programme national de routes rurales (encours de prêts de 24 millions d’euros).
Très prochainement, nos actions tendront également à s’intensifier dans le domaine essentiel de la gestion intégrée des ressources en eau, de l’accès des populations défavorisées aux services d’eau potable, et de l’assainissement, secteur dans lequel la France fait figure de chef de file en contribuant pour moitié aux financements extérieurs reçus par le Maroc.

Dans le secteur de la santé, un programme d’appui au renforcement des soins de santé de base est actuellement en phase de démarrage (encours total de 25 millions d’euros). Il cible principalement la réduction de la mortalité infantile et l’amélioration de la santé maternelle. 2) En matière d’éducation, la France a apporté en 2004 une aide globale de 27 millions d’euros, ce qui représente plus de 50% des soutiens reçus par le Maroc. Nous développons un ensemble d’actions visant à soutenir la décentralisation, l’autonomie de gestion déconcentrée, l’amélioration de la qualité des apprentissages.

· Microfinance

Ces dernières années, nous avons intensifié notre action en matière de lutte contre l’analphabétisme, et agissons prioritairement dans le domaine de l’éducation non formelle, de l’éducation de base, en ciblant de manière privilégiée les régions les plus défavorisées. 3) Pour ce qui touche au secteur productif et au développement des activités génératrices de revenus, un accent particulier est mis sur la valorisation des ressources humaines à travers la formation professionnelle (11 millions d’euros décaissés en 2004, pour l’essentiel des prêts), le soutien aux PME/PMI par le biais de lignes de crédit (encours de prêts de 30 millions d’euros), l’amélioration de l’environnement des entreprises et l’accompagnement des très petites entreprises (TPE) à travers la microfinance.La microfinance est un secteur d’intervention qui monte en puissance dans le partenariat franco-marocain. Il fait l’objet d’un engagement fort de Sa Majesté le Roi et du Président de la République. L’Agence française de développement a ainsi mis en place une facilité d’investissement permettant de renforcer les fonds propres des institutions marocaines de microfinance.

Domaines prioritaires par excellence parce qu’ils touchent à la dignité de la vie humaine, l’eau, l’éducation, la santé, l’assainissement, les infrastructures, sont autant d’occasions et de raisons d’œuvrer en commun au service d’un même idéal. Par les moyens qu’elle met en œuvre, par l’expérience acquise, par la maîtrise de pratiques partagées, la France, premier bailleur de fonds avec près de 50% de l’ensemble de l’aide publique au développement reçue par le Maroc, entend poursuivre avec conviction son engagement pour la réalisation des objectifs fixés par Sa Majesté le Roi.

Source : L'Economiste

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