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Post-scriptum : M(arocains) r(econnus) e(ntièrement)

De plus ce nouveau potentiel d’électeurs de par ses exigences, peut «tirer vers le haut» nos politiques et servir de moteur -y compris- à notre jeunesse du Royaume qui a déserté le chemin des urnes.

La décision royale de donner le droit de vote et d’éligibilité aux Marocains résident à l’étranger est un signe politique hautement symbolique dans un paysage justement en mal de repères -que ce soit au Maroc où le hiatus entre les partis politiques et la jeunesse est béant- ce qui ne doit réjouir aucun individu épris de démocratie ou que ce soit en France où vit notre plus importante communauté et où les violences de ces derniers jours ont étalé au grand jour l’échec d’une politique d’insertion sociale des jeunes des banlieues défavorisées.

Parmi ces jeunes figurent bien évidemment de jeunes marocains issus de l’immigration. Si cette possibilité de voter était réclamée par les organisations de Marocains de l’étranger, les jeunes générations, non militantes, ne l’exprimaient pas clairement. Or, ce droit vient à point nommé pour donner une bouffée d’oxygène à cette jeunesse, une possibilité de s’exprimer, un «cadre légal» où faire entendre sa voix. Que cela vienne du pays d’origine est une belle leçon : en mal de repères, de visibilité, de points d’ancrage, d’exemples identificateurs... nos jeunes de la diaspora ont une superbe occasion de se penidre en Rouge, Vert, Beur. La balle est dans leur camp ? Pas seulement, cart il va falloir maintenant mériter leurs suffrages, savoir leur parler, les convaincre... une «classe politique» devra aussi émaner et émerger de leur rangs... bref c’est un long apprentissage qui débute, ce qui est enthousiasmant.

De plus ce nouveau potentiel d’électeurs de par ses exigences, peut «tirer vers le haut» nos politiques et servir de moteur -y compris- à notre jeunesse du Royaume qui a déserté le chemin des urnes. Les violences urbaines des quartiers de France doivent résonner en nous comme un signal : «le délit de jeunesse» existe ici également et nous devons anticiper pour que nos cités nouvelles ne soient pas demain les ghettos urbains de la France d’aujourd’hui. Autre décision d’importance, la création d’un Conseil supérieur, présidé par Sa Majesté le Roi, lui-même : ceci est la garantie d’une «voix» qui portera, d’un espace de débats où les questions liées à l’émigration tout comme à l’immigration auront leur «chambre d’écho», les intérêts supérieurs de «nos immigrés» tout comme les questions liées au fait que notre pays soit un pays de passage auront «droit de cité et seront traités dans un cadre de droits et de devoirs. Après la décision royale de permettre aux enfants nés de mère marocaine et de père étranger d’accéder à la nationalité marociane, ces nouvelles mesures viennent apporter une touche supplémentaire à ce qui est la ligne directrice d’une politique : reconnaissance, égalité, modernité. Notre communauté vivant à l’étranger voit se parachever le pan de ses droits : elle le mérite car elle a toujours su être présente aux côtés de son pays d’origine. Ces mesures royales ont également un autre bénéfice : ellles prennent en compte totalement les nouvelles générations. Notre jeunesse -à l’étranger, comme ici- est notre atout le plus précieux, sachons le lui dire et lui permettre de le prouver.

Ahmed GHAYET
Source : Aujourd'hui le Maroc

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