Menu

Le gouvernement marocain épinglé par l’AMDH

Avant de passer en revue les différents aspects de violation des droits de l’homme au Maroc, le rapport 2005 de l’AMDH (Association marocaine des droits humains), présenté mardi dernier à Rabat(1), a réitéré la position de l’ONG sur la question institutionnelle: «Une constitution démocratique constitue l’entrée principale pour la construction de l’Etat de droit».

Toujours dans le même registre, Abdelhamine Amine, président de l’association, a exprimé son désaccord sur le mode de scrutin de liste adopté pour les prochaines échéances électorales.

Pour lui, ce système vise à écarter de «la compétition politique» les petits partis. Ce qui va à l’encontre des principes fondamentaux des doits civils et politiques des citoyens, est-il estimé.

Sur le dossier des violations, l’état des lieux est «inquiétant».
Et ce, malgré le travail accompli par l’Instance Equité et Réconciliation (IER). Pour Amine, «l’IER a travaillé presque deux années sans arriver à traiter de manière définitive le dossier des violations qui demeure ouvert». Le président s’inquiète du retard dans la mise en application de ces recommandations à un moment où des dépassements qualifiés de graves en matière de droit de l’homme continuent à être enregistrés.

En 2005, l’association a dénombré 35 détenus politiques, et a été «informée de 7 cas de décès dans des centres de détention des autorités, sans parler des actes, isolés ou collectifs, de répression à l’encontre des citoyens» .

En saluant la promulgation de la loi criminalisant la torture, l’AMDH invite toutefois l’Etat à tenir ses engagements quant à l’harmonisation de la législation avec les pactes et les conventions internationaux. Il s’agit, en particulier, des textes concernant la peine capitale, la lutte contre la corruption, la discrimination à l’égard des femmes, la protection de l’enfant….

Pour ce qui est de la situation des libertés publiques, le tableau n’est pas reluisant selon les exemples contenus dans le rapport. Sur le registre des libertés publiques, l’AMDH soulève le nombre d’associations encore privées de leur récépissé de dépôt légal. Quant à la liberté d’opinion et de presse, le rapport évoque les jugements des journalistes en relevant les tracasseries dont ont fait l’objet des journaux indépendants dont certains ont été condamnés par la justice.

Sur le plan des droits économiques, sociaux et culturels, le Maroc est encore loin de tenir ses engagements. A cet égard, l’AMDH rappelle les «violations des droits des travailleurs et le non-respect des dispositions du nouveau code de travail malgré ses faiblesses».

Impérialisme
L’AMDH a abordé également la situation des droits de l’homme sur le plan international, particulièrement les effets néfastes de la mondialisation libérale sur la situation économique et sociale des pays pauvres. Il a épinglé «le renforcement de l’hégémonie impérialiste sous la houlette de l’administration américaine».

(1) Lors de cette rencontre, l’AMDH a également présenté les résultats du premier semestre de cette année.

Noureddine El Aïssi
Source: L'Economiste

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com