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Un million de caroubiers pour le Souss

Le développement de la culture du caroubier dans la province de Tiznit est assuré. La Fondation du Sud pour le développement et la solidarité ainsi que des partenaires institutionnels et des opérateurs agricoles ont fait le pari de planter en l’espace de cinq ans un million de caroubiers dans la zone.

Le programme d’un coût global de plus de 23 millions de DH, a démarré par des collectes de données en 2005. Selon Mohamed Alami, responsable du projet à la direction provinciale de l’agriculture, cela a permis la mise en terre de 250.000 plants à travers des centres de production ouverts par la Fondation du Sud. Les objectifs de ce projet ambitieux sont bien sûr l’amélioration des revenus des populations via la mise en place de coopératives et d’associations de femmes rurales. Il s’agit également d’installer une ceinture verte contre la désertification, particulièrement marquante dans la région de Tiznit. Une situation qui pousse les acteurs du secteur agricole vers des cultures peu exigeantes en eau, à savoir l’arboriculture et particulièrement le caroubier.

A terme, le programme en cours permettra de doubler la superficie du caroubier au Maroc. Aujourd’hui, le Royaume abrite plus de 2500 hectares de cultures de caroubiers. Cultures qui génèrent une production de près de 4.800 tonnes de graines et 26.000 tonnes de gousses. Appelée «kharoube» par les Marocains, celle-ci est composée de la pulpe et la graine. La première peut avoir plusieurs utilisations, à savoir la préparation d’alcools, la production de farine et de chocolat. La graine pour sa part est destinée à la transformation en gomme alimentaire (sauces, fromages, nappages, glaces...), en gomme technique (aliments pour chiens et chats) et en produits pharmaceutiques. Sur ce plan, la gomme produite est notamment utilisée dans le traitement de certaines maladies cardio-vasculaires. L’écorce est aussi exploitée. Elle est vendue sur le marché local pour l’alimentation du bétail ou dirigée vers d’autres industries.
Au Maroc, c’est à Agadir, Fès et Marrakech que la production nationale est traitée. Ces trois villes abritent en effet, huit unités de concassage et deux qui traitent la graine pour en extraire la gomme et les germes. Sur le plan international, le marché est très atomisé.

Près d’une dizaine d’entreprises le composent. Mais le Royaume est bien placé et dispose d’une réputation à l’échelon mondial. En 2000, il revendiquait déjà, à travers une seule entreprise, le rang de premier fabricant mondial de gomme de caroube. Arbre sauvage, comme l’arganier, on le retrouve dans tout le pourtour méditerranéen. Il peut survivre dans les endroits secs sans irrigation avec des précipitations moyennes de 250 à 500 mm par an.

Pour la petite histoire, le caroubier a été domestiqué depuis l’ère néolithique et ces centres d’origine semblent être la Turquie, la Syrie et la Péninsule arabique. Diffusée par les Grecs, la culture a été ensuite introduite en Afrique du Nord par les Arabes. Après l’Amérique du Sud, l’Inde, l’Afrique du Sud, on le trouve également aux Philippines et en Iran.

Malika ALAMI
Source : L'Economiste

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