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Forte mobilisation à l'occasion de la conférence euro-africaine sur la migration

Les projecteurs sont braqués sur Rabat aujourd’hui et demain. La capitale du Maroc abrite, pendant deux jours, la conférence euro-africaine sur la migration et le développement. Une soixantaine de pays et d’organisation d’Europe et d’Afrique ont fait le déplacement pour participer à cette initiative hispano-marocaine à l’origine, soutenue par la France et l’Europe. Son originalité est de lier la problématique migratoire au développement.

Migration: Forte mobilisation à Rabat
Ainsi, le tout sécuritaire seul ne suffit pas. L’autre originalité est d’associer les pays d’origine, de transit et de destination des flux migratoires. La délégation espagnole est conduite par Angel Moratinos, ministre des Affaires étrangères. La France sera fortement représentée par Philippe Douste-Blazy, chef de la diplomatie et Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur. Pour Paris, le but de la conférence de Rabat est «d’apporter des solutions concrètes, efficaces et durables au défi des flux migratoires grâce à une approche commune, globale et équilibrée».

En fait, les travaux de cette conférence ont démarré déjà hier dimanche par une réunion à huis clos des hauts fonctionnaires. Ceux-ci devaient travailler au projet de déclaration finale. Ce document doit être soumis aujourd’hui aux ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères. Le plan d’action sera également présenté. Après l’ouverture officielle, la première séance de travail sera consacrée à la coopération en matière de développement. Au cours de la deuxième journée, les participants traiteront de la coopération dans la gestion des flux migratoires. C’est à l’issue de ces deux journées que le plan d’action et la déclaration finale seront adoptés.

Ce plan d’action sera-t-il chiffré? Y a-t-il un agenda pour sa mise en œuvre? La question est posée. Il semble qu’au cours de la conférence de Rabat, on ne parlera pas d’argent ni de contribution financière de l’Europe. Il est plus urgent d’optimiser les mécanismes existants de coopération. La position marocaine nuance les craintes des pays africains. Pour Rabat, il s’agit de soutirer à l’Europe le maximum d’engagement politique. Le reste suivra. Outre les routes migratoires, un autre concept sera développé lors de cette conférence. Il s’agit de l’externalisation des frontières. En d’autres termes, il s’agira d’obliger les pays émetteurs d’émigrés clandestins à contrôler eux-mêmes leurs candidats. Ce concept se traduira par la signature d’accords de réadmission avec tous les pays de la région. Cependant, cela ne peut être possible qu’en favorisant le développement et le codéveloppement dans les pays d’origine. «Si les conditions de vie sont meilleures en Afrique, la tentation d’immigrer illégalement sera moins forte», est-il indiqué. En tout cas, le Maroc peut jouer un rôle décisif pour développer la coopération triangulaire.

On parlera également de l’émigration légale qu’il s’agit de renforcer. Autre sujet, la fuite des cerveaux. Selon les estimations avancées en marge de la conférence, ils sont 4 millions d’Africains ayant des diplômes d’enseignement supérieur et ayant choisi de vivre en Europe. Selon des experts, l’émigration sélective favorise la fuite des cerveaux. Le plan d’action propose de mettre sur pied un observatoire euro-africain de la migration.

Sit-in
L’AMDH appelle à observer un sit-in aujourd’hui devant le Parlement. Cette manifestation vise à dénoncer les approches sécuritaires et répressives des questions relatives à la migration. Elle exige que ce dossier soit traité sur la base du respect des droits des humains, particulièrement la liberté de circuler, le droit au travail et à la vie dans la dignité.

Source: L'Economiste

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