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Le Maroc gros consommateur de sac plastique

Les dernières statistiques montrent que la consommation du sac plastique au Maroc a atteint 250.000 tonnes (2,5 milliards de kg) par an, a affirmé le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Eau et de l'Environnement, Mohamed El-Yazghi, soulignant que 20 à 30 % de ce volume est fabriqué par le secteur informel.

S'exprimant, jeudi à Rabat, lors d'une journée d'étude sur les sacs en plastique, M. El Yazghi a précisé que la consommation moyenne est de l'ordre de 9 kg par habitant par an.

En l'absence de décharges contrôlées et clôturées, a expliqué le ministre, une grande partie des sacs plastiques se retrouvent éparpillés et parsemés en pleine nature, ajoutant que ces sacs ne sont ni dégradables ni biodégradables et peuvent, donc, persister dans la nature pendant des centaines d'années, générant ainsi des conséquences et des impacts négatifs sur la santé humaine et l'environnement, notamment, la couverture végétale et animale.

M. El Yazghi a souligné que, sur le plan juridique, le ministère en collaboration avec les acteurs concernés, a préparé un projet de décret traitant des conditions et mesures relatives à la fabrication et à la consommation des sacs en plastique, en plus des autres lois environnementales telles que la loi sur la protection et la mise en valeur de l'environnement, la loi sur la gestion des déchets récemment adoptée et promulguée et la loi sur les études d'impact déjà en vigueur.

Par ailleurs, le ministre a, également, annoncé que son département a élaboré, en collaboration avec l'Agence française pour le développement, un projet de plan d'action relatif à la gestion des sacs en plastique.

Ce plan vise à régler le problème des sacs en plastique à court terme (quatre ans) avec une phase d'urgence à très court terme (1 an).

Dans la première phase, l'objectif du plan d'action est de renouer puis pérenniser le dialogue entre les différents intervenants dans le cycle du sac en plastique. Les actions prévues dans cette phase portent sur un débat national sur les sacs en plastiques suivi par des manifestations régionales.

A court terme (dans trois ans), cette phase comprendra également des actions orientées vers différents intervenants dans le cycle de vie du sac à savoir la population, le fabriquant et le distributeur.

Il prévoit également le développement du sac en plastique réutilisable, dont l'introduction se fera avec efficience si les différents intervenants dans le cycle de vie du sac sont bien informés de la finalité de l'action.

Les principaux intervenants auprès desquels l'autorité chargée de l'environnement devra multiplier les messages de communication sont les producteurs, à travers leur association professionnelle, le citoyen à travers les ONG et les médias, le secteur non formel, les grossistes et les gros distributeurs comme les supermarchés.

Tous ces intervenants seront ciblés avec le même message, en l'occurrence la nécessité de protéger l'environnement et le citoyen à l'égard de la prolifération de ce produit comme le font de nombreux pays.

Le plan prévoit également de développer l'utilisation des sacs en plastique biodégradables dont la vocation est de se détériorer complètement au bout d'une durée raisonnable de quelques jours au lieu des centaines d'années nécessaires pour les matériaux plastiques actuels.

Un spécimen de ce type de sac, appelé Neosac, a été développé par une société française et en voie d'être introduit au Maroc au niveau des grandes surfaces. Selon ses concepteurs, ce type de sac se dégrade en trois mois sous l'effet du rayonnement solaire et l'oxygène de l'air.

A signaler que le Maroc produit entre 2 et 3 milliards de sacs plastiques annuellement dont une grande partie finit dans la nature et mettra plusieurs centaines d'années avant de disparaître complètement. Cette période est bien trop longue et les conséquences qui en découlent sont néfastes aussi bien pour l'Homme, pour les animaux que pour la nature.

Source: MAP

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