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10% des employeurs marocains ignorent l’illégalité du travail des fillettes

55% des parents dans le monde rural ignorent le caractère illégal du travail des petits garçonsUne étude sur la perception du travail des enfants a été présentée mercredi 23 janvier 2008 à Rabat. L’objectif est de mesurer l’évolution de l’état des connaissances du travail des enfants et de mesurer l’impact de la campagne «Inquad».

Seuls 10% des employeurs potentiels ignorent le caractère illégal du travail des petites filles, selon une étude sur la perception du travail des enfants qui a été présentée mercredi à Rabat par le projet Adros-MSI. Cette étude repose sur une enquête basée sur un échantillon de 464 employeurs potentiels, 456 parents du milieu urbain et 481 du milieu rural. Il a été constaté que si la majorité des répondants connaissent le caractère obligatoire de l’école, nombreux sont ceux qui l’ignorent. En effet, 42% des parents dans le monde rural ignorent le caractère illégal du travail des petites filles. Il est de 55% pour les garçons.

L’enquête relève que 77% des employeurs fixent l’âge légal d’entrée à l’école à 6 ans ou moins contre 68% en 2005. Ce taux est passé de 53% en 2005 à 64% en 2007 chez les parents d’enfants travaillant dans le milieu urbain et de 23% à 34% dans le rural. Par ailleurs, 93% des employeurs interrogés fixent l’âge minimal légal de fin de scolarisation à 15 ans ou plus contre 75% en 2005. Ce taux est passé de 55% en 2005 à 74% en 2007 chez les parents d’enfants travaillant en milieu urbain et de 29% à 48% dans le rural. Cette étude a aussi permis de montrer que 67% des parents ruraux sont conscient que l’on fait prendre des risques aux filles quand on les fait travailler avant l’âge de 15 ans contre 47% pour les garçons. Ces pourcentages sont respectivement de 80% et de 67,7% pour les parents en milieu urbain.

Pour ce qui est de la mémorisation de la campagne « Inquad », 30% des parents ( urbains et ruraux) et 43% des employeurs affirment se souvenir de la campagne plus d’une année après. En outre, 71% des parents ruraux, 74,3% des parents urbains et 79% des employeurs ayant mémorisé la campagne reconnaissent l’efficacité de cette initiative pour la lutte contre l’emploi des petites filles à des travaux domestiques. L’étude révèle également une prise de conscience de l’illégalité du travail des petites filles chez les employeurs ( 90%), les parents ruraux (58%) et les parents urbains (82%). Le Maroc dispose d’un code du travail qui interdit l’emploi des enfants de moins de 15 ans et de moins de 18 ans pour les pires formes de travail et dispose depuis 2000 d’une loi sur l’obligation scolaire ( loi 04-00). Pour rappel, le projet ADROS vise à contribuer à l’élimination du travail des enfants, en particulier les petites filles domestiques et les enfants travaillant dans les secteurs de la mécanique et de l’artisanat. Ce projet a été initié par le Département du Travail américain (USDOL), suite au Protocole d’accord signé le 8 janvier 2003 avec le gouvernement marocain, et géré par Management Systems International (MSI). Il s’inscrit dans le cadre du programme «Education Initiative» qui vise à promouvoir le développement, la santé et la qualification professionnelle des enfants dans le monde à travers un accès accru à l’éducation de base et la prévention de l’emploi des enfants à risque. Ses zones d’intervention sont les villes de Rabat, Casablanca et Marrakech ainsi que les zones rurales et périurbaines limitrophes pourvoyeuses de petites filles domestiques.

Leila Zerrour
Source: Aujourd'hui Le Maroc

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