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Un juge de Larache prive un enfant de son prénom

Le juge Redouane Dahdouh, du tribunal de première instance de la ville de Larache, vient de priver une petite fille marocaine de porter le prénom que lui ont choisi ses tuteurs.

L'enfant « adoptée » dans le cadre de la Kafala ne s'appellera pas « Illy »- le prénom amazigh choisi par ses parents. Le juge en a décidé ainsi conformément au jugement qu'il a rendu le 28 janvier 2007.
Cette décision rappelle ces temps que l'on croyait révolus où l'ancien ministre de l'Intérieur, Driss Basri, avait, par une circulaire, décidé des prénoms que les citoyens de ce pays pouvaient donner à leurs enfants. Ce faisant, le juge Dahdouh convoque les vieux démons et commet un déni de justice en violant le droit fondamental des parents -le fussent-ils dans le cadre de la kafala- de choisir librement le prénom de leur enfant.

Le jugement inique rendu au tribunal de Larache -une ville qui se situe à 150 kilomètres seulement de la capitale- vient de porter atteinte au respect des droits humains et à celui de l'identité plurielle du Maroc qui a des racines amazighs. L'affaire «Illy» vient rappeler à l'opinion publique que rien n'est jamais irréversible ou acquis. Les relents discriminatoires continuent d'exister. Le libre choix d'un prénom est toujours menacé et plus grave encore, un magistrat peut, en toute impunité, juger se lon ses convictions religieuses et idéologiques.

Les parents de la petite Illy et leur conseil ont choisi de mener jusqu'au bout le combat pour que leur enfant ne soit pas privé de son prénom conformément aux principes universels des droits humains et de l'enfant. La kafala n'a jamais signifié la privation de l'affection d'une mère et d'un père. «Illy» qui signifie «ma fille bien aimée» en amazigh en porte désormais toute la charge.

le bâtonnier Abderrahim Jamaï
Source: Libération.ma

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