Affaire Ouaddou: trois mois avec sursis pour le supporteur raciste

Reconnu coupable d'"injures publiques à caractère racial", Christophe Hejne, un agent de sécurité mosellan de 37 ans, devra également verser 1.500 euros de dommages et intérêts à Abdeslam Ouaddou, pris pour cible lors du match du championnat de France de L1 ayant opposé Metz à Valenciennes le 16 février.

Le tribunal de grande instance (TGI) de Metz a alloué des dommages et intérêts, variant entre un et 800 euros, à six autres parties civiles dont Valencienne Sport Développement, la Fédération française de football (FFF), la Ligue de football professionnel (LFP), la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), SOS Racisme et la Ligue des droits de l'Homme.

Le TGI a suivi en tous points le parquet qui avait requis la même peine pour M. Hejne. Pour sa défense, celui-ci avait soutenu à l'audience du 18 mars que ses insultes étaient "dirigées vers un joueur du FC Metz" et non vers le capitaine de Valenciennes, avant de présenter ses "excuses sincères".

"Compte-tenu de l'émotion soulevée par cette affaire dans le pays, je considère la sanction justifiée", a commenté l'avocat du condamné, Me Arnaud Vauthier, ajoutant qu'il allait "recommander à son client de ne pas faire appel".

Dans cette même affaire, deux autres supporteurs messins avaient été condamnés le 18 février à neuf mois de prison, dont trois ferme, pour avoir caillassé un bus de partisans de Valenciennes à l'issue de la rencontre, blessant sérieusement à la tête un garçon de neuf ans assis près d'une fenêtre.

Le tribunal avait parallèlement prononcé une interdiction de stade de cinq ans contre Franck et Christophe Nico, deux frères de respectivement 21 et 26 ans domiciliés à Sarralbe (Moselle).

Le 10 mars déjà, un quatrième supporteur messin avait été frappé de quatre mois de prison avec sursis et de 150 euros d'amende pour s'être bagarré en août avec des supporteurs du Paris Saint-Germain (L1).

Le prévenu, un convoyeur de fonds de 25 ans, avait en outre été condamné à verser 1.200 euros au titre du préjudice moral à la propriétaire d'un café situé aux abords du stade Saint-Symphorien, dans lequel avait éclaté une échauffourée entre supporteurs messins et parisiens.

Dans le volet sportif, le FC Metz, relégué en L2, a joué samedi à huis-clos, et perdu (1-2) contre Lorient, le match de la 37e journée de L1 sur décision de la Commission de discipline de la LFP, confirmée par la commission supérieure d'appel de la FFF et le Comité national olympique et sportif français (CNOSF).

Dans un premier temps, la LFP avait également enlevé un point au club messin mais cette sanction avait été levée par la FFF.

En revanche, la FFF avait maintenu un carton jaune donné à M. Ouaddou par l'arbitre de Metz-Valenciennes après que le capitaine du club nordiste eut quitté l'aire de jeu à la mi-temps pour monter dans la tribune où se trouvait son contempteur.

Source: AFP