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18 étudiants écroués à Marrakech

Dix-huit étudiants de l'Université de Marrakech ont été écroués suite aux événements de mercredi et jeudi derniers. Un policier, ayant fait usage de son arme, se trouve toujours hospitalisé.

Les choses se compliquent à Marrakech suite aux violentes émeutes de mercredi et jeudi derniers à l'Université Cadi Ayyad. Selon des sources sur place, pas moins de 18 étudiants ont été présentés devant le juge d'instruction près la cour d'appel de la ville ocre. Le magistrat, qui a décidé de les placer en détention, les a poursuivis pour plusieurs chefs d'accusation, dont celui d' «incendie volontaire», d'outrage et violence à l'encontre des forces de l'ordre.

Les 18 étudiants avaient été arrêtés en deux vagues. Si le premier groupe avait fait l'objet d'une arrestation après la rafle de mercredi dernier dans l'enceinte de la cité universitaire, le deuxième groupe d'étudiants a fait les frais d'un piège policier lors duquel un élément des forces de l'ordre a failli laisser la vie, jeudi dernier. Le policier s'était en effet retrouvé face à un groupe d'émeutiers dans un terrain vague de l'arrondissement Annakhil et n'a eu la vie sauve qu'après usage de son arme à feu. Grièvement blessé, il a été hospitalisé dans un établissement de la ville où il a dû subir une intervention chirurgicale d'urgence. Selon des sources sur place, il a été victime notamment de coups que lui auraient assenés des étudiants à l'aide d'une barre de fer.

Selon les mêmes sources, neuf des dix-huit étudiants arrêtés risquent encore des poursuites pour d'autres motifs, puisqu'ils auraient brûlé le drapeau lors des événements de mercredi dernier. Il s'agirait, pour ces derniers, d'étudiants issus des régions du Sud, dont une fille.

Outre le policier grièvement blessé lors des affrontements de jeudi dernier, c'est le parquet de Marrakech qui a pris sur lui de démentir, de manière officielle, le décès d'un étudiant comme l'avaient annoncé «certains journaux», selon les termes du communiqué de la justice. Toutefois, apprend «Le Soir échos», ledit étudiant, tombé (ou balancé ?) du troisième étage de la cité universitaire, est toujours dans un état comateux, dans un hôpital de la ville.

Les affrontements entre les forces de l'ordre et les étudiants se dont déclenchés quand les premières, mercredi dernier en début d'après-midi, sont arrivée en imposants renforts pour empêcher une marche que les étudiants voulaient organiser vers la présidence de l'université, pour soumettre une série de revendications aux responsables, dont l'amélioration de leurs conditions de logement, la réintégration d'étudiants expulsés et le départ du doyen de la faculté de droit, accusé d'être la source de plusieurs problèmes.

Les forces de l'ordre avaient en effet réussi à contenir, pendant deux heures, les étudiants encerclés au sein de la cité universitaire. Quelques heures, et des jets de pierre plus tard, la police donne l'assaut contre les locaux occupés par les manifestants et entame ce que des sources estudiantines qualifient de «vrai carnage». Les affrontements ne se limiteront pas à la cité universitaire, mais déborderont sur le voisinage où avaient été constatées des scènes de vandalisme.

Le lendemain, malgré une cité universitaire désertée par les étudiants, les affrontements ont repris jeudi, mais avec moins d'intensité que le jour précédent, au moment où la police continuait à rechercher des émeutiers.

Pire encore, le même jeudi, la tension a atteint l'Université Mohammed Ben Abdallah de Fès où les étudiants, en solidarité avec leurs camarades de Marrakech, ont sillonné les quartiers voisins. Les forces de l'ordre, elles, ont préféré se faire discrètes et évacuer les lieux pour éviter tout embrasement.

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Mohammed Boudarham
Source: Le Soir Echos

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