Le Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger entame officiellement sa mission. Il a tenu sa première assemblée plénière les 6 et 7 juin à Rabat.
Un brin d'humour pour atténuer le ton diplomatique. Lorsque le président du Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME), Driss El Yazami, oublie une question que vient de lui poser un journaliste à la conférence de presse tenue à l'occasion de la première assemblée de cette instance, il sourit en se disant peut-être atteint d'Alzheimer et se tourne vers Abdallah Boussouf, le secrétaire général, pour qu'il la lui rappelle. A l'ouverture de cette assemblée qui s'est déroulée les 6 et 7 juin au siège du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, les attentes comme les interrogations sont énormes. Le CCME s'est réuni au grand complet en présence de ses membres observateurs, ministères et institutions, pour clarifier sa vision de l'avenir. Deux journées de dur labeur pour structurer le Conseil en groupes de travail et tracer les lignes directrices d'une mission qui commencera à la fin de cette assemblée. A l'ordre du jour : examen et adoption du programme d'action du Conseil au titre de l'exercice 2008-2009 et discussion des projets de règlement intérieur et de budget 2008. «Le règlement dont nous aurons à débattre précisera les modalités de notre organisation et notre action», précise Driss El Yazami, soulignant qu'il s'agit pour le CCME d'entrer «de plain-pied dans le vif de l'œuvre attendue de nous».
Ecoute permanente des Marocains résidents à l'étranger, consultation impartiale, dialogue et propositions, c'est ce qui fera l'essentiel de la mission du Conseil, qui se veut être un organe de réflexion collective à vocation consultative. «De fait, nous sommes une instance consultative et prospective», tient à rappeler le président, dans l'intention de lever l'ambiguïté sur les résultats attendus du CCME. Il ne faut pas s'attendre au miracle, tout simplement, comme l'auraient imaginé certains et c'est ce que les responsables de cette instance ont tenu à préciser, par souci de transparence. Abdallah Boussouf a affirmé, de son côté, qu'il faudra d'abord pour le CCME prendre connaissance de l'ensemble des problèmes dont souffrent les MRE pour pouvoir intervenir en les examinant Sa mission touchera à tous les aspects de la vie des MRE et de leurs relations avec leurs pays d'origine En priorité, c'est la vie culturelle qui préoccupe le Conseil, dont la liste des prérogatives compte aussi les questions d'ordre social, économique, scientifique et technologique. Une fois le diagnostic établi des différentes difficultés rencontrées par les MRE, le Conseil fera ses propositions aux parties concernées pour y remédier.
Ce ne sera donc pas de tout repos et au CCME, on en est très conscient. Alors, pour ne pas mettre la charrette avant les bœufs, on pense aux moyens à engager. Les besoins financiers mais aussi en personnel qualifié sont là. Le président l'a lui-même reconnu : «Nous cherchons les moyens et c'est pour cela que nous comptons sur le partenariat». Et ce ne sont pas des paroles en l'air, puisqu'une série de partenariats a été signée, vendredi soir à Rabat, à la clôture de la première journée de l'assemblée générale. Une dizaine d'universités, des représentations des Nations Unies, comme l'UNIFEM, ainsi que le Centre cinématographique marocain sont sur la liste de ces nouveaux partenaires qui s'engagent, à présent, à soutenir le CCME dans sa mission et dont l'aboutissement dépend de la coordination. Aux départements ministériels impliqués s'ajoutent différentes instances et collaborateurs. Mais cela ne suscite aucunement des inquiétudes au CCME. Son président assure que la coordination a atteint un bon niveau. En tout cas, la confiance dans la bonne marche du travail s'est installée.