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Espagne: Altercations entre Marocains et Subsahariens

Rien ne va plus entre les communautés des immigrés marocains et des immigrés subsahariens en Espagne. De violentes émeutes ont éclaté lundi 8 décembre, à l'aube, à La Mojonera au sud de l'Espagne, à la suite de l'assassinat d'un Malien par un ressortissant marocain. Heureusement, la situation est revenue au calme mardi. Alfredo Perez Rubalcaba, le ministre espagnol de l'Intérieur a déclaré à la presse que «la situation est (désormais) sous contrôle».

Comment en est-on arrivé là ? Tout commence dimanche soir, quand Sega S., un immigré malien de 24 ans est agressé à l'arme blanche. Il succombera le lendemain à ses blessures. La garde civile espagnole (police) arrête trois suspects, tous marocains, dont un est soupçonné du meurtre. Selon de premières informations à la presse, il semblerait qu'il s'agissait au départ d'une banale affaire de vol. Les trois Marocains auraient essayé de voler le portefeuille de la victime qui se trouvait dans un cybercafé de la ville. Rapidement, une vingtaine d'immigrés subsahariens se rassemblent Place du prince Felipe, à proximité de l'endroit où a été agressé le Sénégalais. La manifestation déborde en émeute. Les manifestants incendient des voitures, des magasins qui appartiennent à des Marocains et des bennes à ordures. La police anti-émeute est forcée de réagir. Les forces de l'ordre arrêterons au total cinq immigrés, dont deux originaires de la côte d'Ivoire et un de la Guinée-Bissau.

Ils seront déférés devant la justice pour «trouble de l'ordre public». Ce n'est pas la première fois que de tels incidents se produisent. En septembre dernier, dans la ville voisine de Roquetas de Mar, des émeutes éclatent suite, là aussi, au meurtre par arme blanche d'un ressortissant sénégalais qui s'interposait dans une dispute. La région est particulièrement sujette aux tensions raciales.

La Mojonera compte 10.000 habitants, dont 30% sont issus de l'immigration. L'Espagne compte à peu près cinq millions d'immigrés, sur une population totale de 45 millions d'habitants. Beaucoup d'entre eux travaillent dans le secteur du bâtiment, actuellement en crise.

Zakaria Choukrallah
Source: Le Soir Echos

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