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Crise économique : 2009 suscite l'inquiétude dans la diaspora marocaine

« L'élite ne souhaite pas voir émerger les enfants d'ouvriers », dixit Fadela Amara, Secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville au sein du gouvernement dirigé par François Fillon. Une réalité (identique au Maroc) exprimée par l'ancienne présidente de l'association «Ni putes ni soumises »qui fait froid dans le dos en cette période de l'année et surtout dans le contexte économique actuel qui risque d'empirer dans un avenir (très) proche.

En effet, les paliers franchis par la crise mondiale – de crise financière à crise sur l'économie réelle et crise sociale voire politique (comme certains le pronostiquent) programmées sur le court terme – laisse planer le doute et la crainte sur fonds de déjà vu (et vécu). A savoir le retour de la radicalité, du populisme, de l'extrémisme et de la montée en charge du nationalisme.

Les crises économiques peuvent se traduire par une montée de la xénophobie et du racisme. A l'inverse, en période de croissance économique, les conditions pour créer un environnement propice au renforcement du lien social, de la fraternité et de la solidarité, peuvent être réunies.

Alors que la croissance du chômage au niveau national est soutenue, dans les lieux où sont concentrés les « minorités visibles », le taux de non-emploi avance à pas de géant. Estimé à environ 30 % dans certaines banlieues et quartiers périphériques des grandes métropoles, qu'en sera-t-il après le passage du Tsunami économique prévu dès le début de l'année 2009 ?

Du coup, l'intervention de Fadela Amara, qui peine à se faire entendre (et à se frayer un espace politique) peut être lue à deux niveaux. Primo, elle tire la sonnette d'alarme (d'où le discours de Nicolas Sarkozy sur la diversité et sa volonté d'élargir la représentativité dans les grandes écoles de la République pour les enfants issus de l'immigration). Secundo, une possible nouvelle flambée de violence dans les banlieues. Une thèse prise très au sérieux du côté de l'Elysée. Un récent rapport des services de renseignements français le confirmerait.

Comment faut-il «interpréter »le message adressé par des individus sans scrupules et animés par la haine lors de l'incendie de la mosquée de Saint-Priest, près de Lyon ? Depuis, les organisations musulmanes de France ont décidé de se mobiliser désormais au moindre incident ciblant la communauté. Plusieurs plaintes ont déjà été émises par le CFCM (Conseil français du culte musulman), à l'encontre des personnalités comme Michel Drucker ou le dessinateur Philippe Geluck.

Une des première communauté étrangère résident en France, la diaspora marocaine , se trouve très exposée. Elle est même en première ligne. Crise sociale, chômage de masse, agressions verbales (et physiques), violences sous différentes formes,... pourraient « pourrir » le quotidien des MRE.

L'espoir suscité par l'élection du président Afroaméricain, Barak Obama, à la tête de la première puissance mondiale, pourrait, plus vite que prévu, constituer une étoile...filante. Est-il nécessaire de rappeler que Barak Obama (et son épouse) est un produit du concept de la discrimination positive ?

Un concept initié par le président Kennedy au milieu des années 1960. L'objectif. Instituer une égalité des droits civiques pour tous citoyens américains.

Rachid Hallaouy
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