Un Marocain, ex détenu de Guantanamo met en cause la police espagnole

Lahcen Ikassrien est un citoyen marocain résidant en Espagne. Il y a vécu entre 1987 et 2000 avant de rejoindre l'Afghanistan. Il y sera arrêté en février 2001 par le groupe rebelle de l'Alliance du Nord, et remis contre 75 000 dollars à l'armée américaine. Libéré en 2006, il met aujourd'hui en cause les services de police espagnols.

Le désormais ex détenu de Guantanamo a expliqué à Europa Press avoir fait l'objet de divers actes de torture et de mauvais traitements. Lahcen Ikassrien fut contraint, par exemple, de signer des documents alors qu'il aurait été blessé au bras. Il avouera avoir été interrogé, au moins à 4 reprises par la police espagnole, entre 2002 et 2004, et une autre fois par un diplomate de l'ambassade d'Espagne aux États-Unis. Ils voulaient tous que Lahcen Ikassrien collabore pour identifier des membres d'Al Qaïda en Espagne. L'ancien prisonnier n'a certes pas beaucoup parlé de sa mauvaise expérience mais le rapport d'enquête indique qu'il s'est plaint de la nourriture qui lui était servi, « une sorte de pâte de riz sans sel », affirmant que « parfois l'eau de mer faisait office de boisson ». A cela il faut rajouter l'étroitesse des cellules qui « faisaient 4 mètres carrés ».

Lahcen Ikassrien ne donnera pas non plus d'explications concernant les fait qui lui sont reprochés. La police espagnole a déclaré aux américains que celui-ci était un trafiquant de drogue et que l'argent lui servait à l'achat d'armes. Ce qui lui aurait valu encore plus de torture. Extradé vers l'Espagne le 18 juillet 2005 après avoir passé 3 ans et demi dans le bagne de Guantanamo, il sera libéré un an plus tard sur ordonnace de la quatrième section de la Division criminelle de la Haute Cour de justice; la Cour suprême ayant rendue une décision qui annule toutes les actions menées contre lui. En octobre 2006, Lahcen est acquitté, mais n'a plus de permis de séjour en Espagne.

La section espagnole d'Amesty International (A.I) dénonce les attitudes de la police et des autorités diplomatiques espagnoles à Guantanamo. Elle considère ces agissements comme une violation du droit international et des droits de l'homme. Par ailleurs le Vice Président d'A.I Catalogne, Jordi Baltà, a demandé au président élu des États-Unis, Barack Obama, de fermer rapidement après sa prise de fonction la prison de Guantanamo afin de mettre fin à l'impunité, la torture; de permettre la poursuivre des auteurs et de donner des voies de recours aux détenus.

Ibrahima Koné
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