Menu

Perpétuité pour le Belgo-Marocain Abdelkader Belliraj

Est-ce la fin de l’affaire Belliraj? Neuf mois après le début du procès le 16 octobre 2008, le Belgo-Marocain, Abdelkader Belliraj, accusé d’avoir dirigé un réseau terroriste de 35 membres au Maroc et à l'étranger, a été condamné mardi à la prison à perpétuité par le tribunal antiterroriste de Salé, apprend-t-on auprès de l’AFP.

Le verdict est tombé de bonne heure ce mardi matin. Abdelkader Belliraj, principal accusé a été condamné à perpétuité pour « atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat et meurtre avec préméditation » selon la MAP. L’homme est soupçonné d’avoir perpétré six meurtres en Belgique, des accusations qu’ils nient catégoriquement. Il nie également avoir introduit des armes au Maroc ou livré le Front islamique du Salut (FIS) algérien, un mouvement dissout en 1992. La sentence du tribunal intervient en outre après une mise en délibéré commencée lundi après-midi. Pour rappel, la peine de mort avait été requise le 2 juin dernier par un procureur du tribunal antiterroriste de Salé.

Sept coaccusés ont été condamnés à 30 ans de prison ferme. Trois personnes −dirigeants de partis d’obédience islamique− ont été condamnées à 25 ans de prison ferme. Il s’agit de Mustapha Moâtassim et Mohamed Amine Regala du parti Al Badil Al Hadari, dissout par décret gouvernemental après son arrestation en février 2008; et Mohammed Merouani, du Mouvement pour la Oumma. Deux autres coaccusés dont Abdelhafid Sriti, correspondant de la chaîne du Hezbollah libanais « Al-Manar », ont écopé de 20 années d’emprisonnement. Les peines des membres restant du groupe en détention vont de 2 à 15 ans de prison ferme. Seuls les deux mis en causes en liberté provisoire ont été condamnés à un an de prison avec sursis.

D’après Associated Press (AP), à l'énoncé du verdict, alors que les prévenus faisaient des signes de victoire en scandant des slogans contre le système judiciaire marocain, leurs parents admis dans la salle dénonçaient la sentence. A l’extérieur, plusieurs dizaines de personnes issues des familles des accusés protestaient, affirmant que la justice n'était « pas indépendante », rapporte la même source. A la sortie du tribunal, Sakina Kada, épouse d’Abdelhafid Sriti a déclaré à AP, que le verdict était trop sévère et que la cour n'avait pas une seule preuve tangible contre les accusés. Auparavant, les protestataires avaient organisés un sit-in avec des bougies devant les locaux du tribunal slaoui.

Les membres du réseau Belliraj étaient poursuivis pour plusieurs chefs d’inculpation : « atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat », « association de malfaiteurs en vue de préparer et commettre des actes terroristes », « meurtre avec préméditation », « tentative d'homicide volontaire avec préméditation », « vol qualifié et tentative de vol qualifié » et « détention illégale d'armes et d'explosifs ». Certains membres du réseau sont également inculpés, pour « collecte de fonds en vue d'exécuter des projets terroristes » et « falsification de documents officiels ».

Ibrahima Koné
Copyright Yabiladi.com

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com