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Consulat de France : De longues files pour l'obtention du visa

Aux dires des policiers, les premiers arrivants ont pris position vers 5h30 du matin. A 6h45, une longue file d'attente s'est déjà formée devant le Consulat de France.

Au jugé, la file compte entre 150 et 200 personnes. Tous attendent l'ouverture du Consulat à 8h30 pour pouvoir fournir les documents nécessaires à l'obtention d'un visa. Dans la file de gauche, la plus allongée, la queue est pour les visas touristiques. La file de droite est celle des visas «spéciaux», d'affaires.

À l'ombre des arbres, les regards sont encore endormis. Presque pas de bruit, quelques klaxons au loin, seuls les oiseaux chantonnent. Casablanca s'éveille. Les premiers de la file sont campés derrière des barrières, juste la place de se tenir debout, adossés au mur du Consulat. Les plus prévoyants ont apporté avec eux des petites chaises pliantes pour reposer leurs jambes. Les autres restent figés comme des grues, leurs passeports verts à la main. Le problème se pose surtout pour les personnes âgées, assez nombreuses, qui doivent longuement stationner debout. Aucune file spéciale pour eux où d'endroit prévu où ils peuvent se poser. Vers le fond de la queue, des voitures ou des taxis déposent encore des personnes, qui viennent parfois s'intercaler en plein milieu de la file. Un de leurs proches a commencé à attendre pour eux, ou simplement quelqu'un qu'ils ont payé pour faire la queue à leur place.

Il est 7h30, un vendeur ambulant à chapeau de paille, avec sa grande cafetière vient verser à ceux qui le désirent un petit gobelet du breuvage noir et brûlant. Un adolescent distribue une brochure bleue "Maroc Europe, voyages internationaux par autocar". La plupart des personnes de la file d'attente n'en sont pas à leur première demande de visa, mais souvent à leur quatrième ou cinquième. À chaque fois, ils disent avoir obtenu gain de cause.

Certains estiment cependant que les conditions d'obtention du visa se sont durcies, tel cet homme d'une soixantaine d'années, qui trouve que "les conditions financières sont plus exigeantes, et qu'en tant que retraité, c'est de moins en moins facile d'obtenir un visa". Mais il est confiant et espère rejoindre la France, ce pays cher à son coeur, "depuis qu'il a assisté aux obsèques du Général De Gaulle en 1969". Un autre homme de la file estime quant à lui qu'il n'aura pas de problème, "travaillant dans une entreprise française et ayant des ressources suffisantes". Bien que marié et avec plusieurs enfants, il partira seul pendant 15 jours pour se changer les idées.

Enfin, Momo, presque la trentaine fait sa première demande de visa. Il n'est pas surpris par la queue : "C'est une période de pics, ce n'est pas comme dans l'année où ce sont des professionnels qui partent à l'étranger. Mais je ne comprends pas pourquoi le Consulat de France ne fait pas comme le Consulat d'Espagne et ne règle pas les questions de visa par courrier postal, cela simplifierait les choses...". Aux alentours de 8h, la file commence enfin à avancer. Les derniers franchissent la porte du Consulat une heure plus tard, ils n'en sortiront probablement pas avant 14h.

Thomas Abgrall
Source : Al Bayane

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