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Sebta: Moins de clandestins

Le nombre des clandestins à Sebta a chuté de près de 50% en moins d’une année. Ce sont les chiffres avancés par les autorités de la ville et annoncés le week-end dernier. Les irréguliers de Sebta en attente d’être transférés vers l’Espagne péninsulaire ont ainsi vu leur nombre réduit de moitié pour se placer sous la barre des cinq cents personnes.

Selon les mêmes autorités, l’une des principales causes reste l’intensification de la coopération marocaine en matière de lutte contre le trafic des clandestins. Depuis l’année dernière, un certain nombre d’accords ont été signés entre les deux parties dont la mise en place de patrouilles conjointes le long des frontières communes afin de mieux lutter contre tout type de trafic. Ces actions incluent aussi un meilleur contrôle des citoyens d’origine subsaharienne en séjour irrégulier au Maroc. Depuis quelque temps, en effet, le nombre de clandestins a décru de façon significative dans les rues de Tanger, leur présence était devenue trop visible.

A noter que la ville de Sebta est une destination de choix pour les clandestins. Selon la loi espagnole, les clandestins ne peuvent être refoulés directement depuis cette ville à l’exception des Marocains. Ces derniers, en vertu d’une procédure expresse, sont refoulés directement dans les 48 heures suivant leur arrestation par les autorités.

Les clandestins installés dans le centre d’accueil de Sebta sont pour la moitié d’origine asiatique, alors que seuls 40% sont d’origine subsaharienne et moins de 10% d’origine algérienne. La plupart sont arrivés à Tanger via la frontière algérienne, même si d’autres sont arrivés par avion via Casablanca, selon des sources policières locales.

Une autre cause de la réduction des clandestins réside dans la diminution de la perméabilité de la frontière séparant Sebta du Maroc. Autrefois, cette même frontière pouvait être facilement traversée. Des jeunes de la ville de Tétouan racontent avoir assisté à des matchs de foot au sein de la ville de Sebta sans avoir même eu à sortir leur passeport.

Le secret résidait dans la traversée de la frontière du côté de la montagne. Quelques billets aux gardes et le tour est joué. D’autres passaient côté mer. La plage, malgré quelques mètres de barbelés, était suffisamment large pour que des garçons sur des flotteurs puissent la traverser, à la nage. D’autres plus âgés faisaient le même trajet, quelques pacotilles sur l’épaule.

Actuellement, ce morceau de plage est assez bien protégé. Quant à la frontière terrestre, côté montagne, elle est entourée d’un double mur de barbelés ayant coûté quelques dizaines de millions d’euros. Entre ces murs de barbelés, une équipe de gardes civils maintient une ronde de 24 heures, assistés par des caméras de surveillance.


Juillet, le grand rush

Le mois de juillet semble avoir excité l’ardeur des clandestins d’origine marocaine. Près de 241 ont ainsi été arrêtés durant ce mois. C’est à l’occasion de l’opération retour MRE que ce nombre croît, les clandestins voulant profiter de l’augmentation des flux pour embarquer illégalement vers l’Espagne.

A noter qu’en juillet, une grande foire avait visité la ville de Sebta. A leur retour, un certain nombre de ses membres ont décidé de planquer quelques immigrants dans leurs caravanes, ce qui leur a valu d’être arrêtés.

Ali ABJIOU
Source : L'Economiste

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