Menu

La capacité du port de Tanger mise à rude épreuve

En ces derniers jours du mois d’août, l’activité au port de Tanger atteint ses plus hauts niveaux. L’une des principales causes reste la phase retour MRE, dont le gros s’est déroulé lors du dernier week-end d’août.

Cette année, ce ne sont pas moins de 30.000 Marocains résidant à l’étranger (MRE), qui ont transité le vendredi 26 août, alors que la journée du samedi a battu tous les records d’affluence cette année. De l’autre côté, le port de la ville d’Algésiras a drainé 40.000 voyageurs et plus de 11.000 véhicules MRE. Cette énorme masse de voyageurs n’a pas eu heureusement à souffrir de temps d’attente trop longs. La mécanique s’est huilée d’année en année et la durée de l’attente a été réduite de plus de 300% en cinq ans.

Actuellement, elle ne dépasse pas les six heures, et en ces derniers jours d’août, elle peut atteindre les sept ou huit heures, selon un responsable au port de Tanger. Le flux est quasi continu, les rotations des bateaux se succèdent 24h/24 avec des fréquences qui atteignent plus de douze départs. Ce qui décongestionne tout juste les ports de Tanger et de Sebta. Durant ces jours, la gestion du port de Tanger devient extrêmement difficile. Dès que le nombre de passagers atteint les 30.000, les limites de gestion des flux au sein du port de Tanger se trouvent dépassées. Pour compenser le manque d’espace évident au sein de ce port, il a été fait appel à des aires qui jouent le rôle de tampons. L’aire de Malabata assure l’essentiel du travail en étant affectée aux formalités policières de tamponnage et de contrôle, mais aussi pour le repos des voyageurs.

A partir de là, selon un plan de circulation précis, les véhicules des MRE sont “libérés” par groupe de dix à quinze en direction du port. Ceci évite la saturation de l’entrée du port et permet de garder un passage libre pour les urgences et aussi de limiter les attentes sous le soleil. Mais cette manière de faire présente aussi quelques inconvénients. Lors des opérations, le père de famille peut assurer le tamponnage des passeports de tous ses accompagnateurs, même s’ils ne sont pas physiquement avec lui. Une petite brèche dont nombre de Marocains candidats à l’émigration clandestine n’hésitent pas à profiter.

L’astuce est simple: on fait appel à un “loueur” de passeport. Porteur d’un visa ou même naturalisé en Europe, il le loue pour la modique somme de 30.000 DH, tamponné et avec les formalités déjà accomplies. Le “loueur” n’a alors qu’à traverser et retourner le passeport à son propriétaire par un intermédiaire de l’autre côté du détroit.

Ali ABJIOU
Source : L'Economiste

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com