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Documentaire: Des «passeurs» humains

Des clandestins morts en Espagne rapatriés avec dignité. Dimanche, la deux (belge), 20h50.

En 2003, un nombre record de clandestins est décédé sur les côtes du Sud de l'Espagne après avoir essayé de franchir la Méditerranée. Le 25 octobre, 37 d'entre eux périssaient dans le naufrage de leur rafiot. Parmi eux, Aziz, 24 ans.

Ce n'est pas aux trafiquants d'êtres humains qu'est consacré le documentaire de Laetitia Moreau, comme pourrait le suggérer son titre «Les passeurs». De cette tragédie que l'actualité des dernières semaines a remise en lumière devant les grillages de Ceuta et Melilla cette fois-ci, la réalisatrice belge évoque l'«après», à travers le sacerdoce des frères Zamora, propriétaire d'une entreprise de pompes funèbres dans le Sud de l'Espagne, qui s'attachent et s'acharnent à retrouver, au Maroc, les familles des victimes charriées par la mer et à leur restituer le corps de leur parent. Filmé un peu à la «Strip-tease» sans commentaires off, ce très sobre document vaut surtout, à notre estime, par le contraste entre le traitement clinique et policier de la dépouille d'Aziz par les employés du funérarium de Sefuba et la souffrance de la famille du jeune homme quand, au milieu de la nuit et au bout d'un voyage d'une journée par ferry et par route, les très humains croque-morts espagnols fendent, dans le village marocain enfin rejoint, la foule des membres et amis de la famille du défunt qui s'épanchent en cris et lamentations.

A l'aune de cette souffrance, les propos des amis d'Aziz qui persistent à tenter eux aussi leur chance parce qu' «on n'a pas le choix» ponctuent avec force cette tranche de mort et de vie.

Source: La Libre Belgique

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