Corse: Attentats anti-arabes

Vers 1h50, le détonateur d'un engin artisanal, une demi-bouteille de nitrate-fioul, a légèrement noirci la porte de l'appartement où dormaient un couple et ses enfants, dans un immeuble à forte proportion de familles issues de l'immigration, non loin du centre d'Ajaccio. Le mélange n'a pas explosé, pour une raison encore inconnue.

Vers 4h55, un autre explosif a arraché le rideau de fer d'une boucherie appartenant à un Egyptien, dans le centre-ville. Des gravats ont été projetés un peu partout et une voiture, garée à proximité, a été endommagée. La boutique était vide. Les policiers et artificiers ont noté que la ou les personnes qui ont posé la bombe avaient choisi les deux entrées du magasin où n'étaient pas entreposées les bouteilles de gaz que le commerçant vendait.

Les deux attentats n'ont été ni signés, ni revendiqués. Les enquêtes ont été confiées par le parquet d'Ajaccio à la police judiciaire.

Il y a un an, une série d'attaques à caractère raciste s'était déjà produite en Corse. Sept d'entre elles avaient été revendiquées par un groupuscule bastiais, Clandestini Corsi, dont les membres, extrêmement jeunes, ont été interpellés en novembre 2004.

Peu après, le 27 décembre 2004, une bouteille d'acide avait été jetée contre un foyer où résidaient une centaine de travailleurs d'origine arabe, à Ajaccio, sans provoquer de dégâts. Le 24 décembre, en plein après-midi, une charge explosive avait été découverte devant un foyer Sonacotra de la banlieue d'Ajaccio. Dans la nuit du 26 au 27 novembre de la même année, des coups de feu avaient été tirés contre un lieu de culte musulman à Sartène, en Corse du Sud. L'imam avait évité de peu d'être touché. Les agresseurs, qui n'ont toujours pas été identifiés, avaient tracé sur le goudron une gigantesque croix gammée et l'inscription "Arabi fora" ("les Arabes dehors", en corse).

Source: L'Express