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Interview du Cheikh Khaled Bentounès, musulman soufiste et membre du CFCM :
T
26 décembre 2003 15:49
SaphirNet.info : Permettez que nous vous présentions SaphirNet.info… Nous nous intéressons à l’actualité générale, mais nous avons aussi l’ambition de donner la parole aux musulmans, toutes tendances confondues...

Cheikh Khaled Bentounès : Vous pouvez être un « trait-d’union » entre les membres de la communauté. Il faut pouvoir laisser s’exprimer tout le monde. C’est ainsi que nous arriverons à un Islam d’émancipation, un Islam d’ouverture, un Islam de tolérance. Les musulmans doivent apprendre à dialoguer entre eux. Parce que, malheureusement, les musulmans ne se connaissent pas. C’est l’ignorance des uns et des autres qui crée des tensions. Avec une meilleure connaissance mutuelle, les tensions s’atténuent pour devenir des points de vue. Il n’est pas possible de construire quelque chose « contre l’autre », mais il est possible de bâtir quelque chose « avec l’autre ». En écoutant l’autre, on s’aperçoit qu’il n’a pas totalement tort. On peut trouver qu’il n’a pas raison à 100%, mais il n’a pas tort à 100% non plus. C’est ainsi qu’un équilibre se dessine à l’intérieur de la communauté.

Cette écoute mutuelle donne aussi une certaine image au reste de la société. Car, de nos jours, l’Islam est une préoccupation commune. On observe à la fois un attrait de l’Islam et a un rejet de l’Islam. Il y a une peur, une crainte de l’Islam et il y a aussi une grande soif de connaissance de l’Islam. D’aucun s’interroge sur son fonctionnement, sur ce que cette religion possède de particulier et surtout l’on voudrait savoir comment, au niveau spirituel, elle a pu rester vivante alors qu’elle n’a ni Eglises ni Clergé. Comment se fait-il que l’Islam demeure la première religion du monde. Comment se fait-il qu’elle est la religion qui progresse le plus partout, sur tous les continents ? Il y a comme un mystère… Il y a une « barakat » (Ndr : une bénédiction), un flux divin à l’intérieur qui lui donne une sorte de saveur, une vérité qui fait qu’elle est de plus en plus acceptée par un grand nombre d’êtres humains sur Terre. Ainsi les reproches exprimés envers l’Islam, ne relèvent pas de l’Islam. Elles s’adressent aux sociétés musulmanes. Il faut que le musulman accepte de vivre dans la société d’aujourd’hui et non dans la société d’hier. Qu’il ne tourne pas le dos à l’avenir en regardant le passé, mais qu’il se projette sur l’avenir en contribuant à une culture de paix par le dialogue. En construisant une société avec plus de justice, plus de droits. En proposant des alternatives au niveau de la société et de la gestion du monde. La mondialisation procède aujourd’hui à un nivellement à l’horizontal, l’Islam doit avoir le rôle d’amener l’homme à se relier à une verticalité.

Saphirnet : Il se trouve que ces vertus de l’Islam sont peu souvent évoquées. Mais le débat se déroule autour de questions comme le hijab…

Cheikh Khaled Bentounès : Le hijab ne fait pas partie des cinq piliers de l’Islam. Dans le monde musulman, l’on compte près de vingt-cinq sortes de hijab. Entre le jilbab, le tchador le nikab le hafal etc… Lequel est le bon hijab ? Nul ne saurait le dire, à moins de reconnaître clairement que le hijab fait partie des cultures et traditions propres à chaque pays…

Dans le Sahara, nous avons les touaregs appelés les « hommes bleus », où ce sont plutôt les hommes qui portent un voile et non les femmes. Et, pour eux, le port de ce voile est une exigence « islamique ». Ils le vivent de cette façon. Pourtant l’Islam n’a pas demandé que l’homme porte le voile. Seulement cela est entré dans leurs mœurs et leurs coutumes et il n’est pas question de leur faire accepter autre chose.

Il en va de même de l’excision pour l’Afrique Noire notamment en Afrique de l’Est : la Haute Egypte, la Somalie, le Soudan. Dans ces régions, l’excision est pratiquée comme une exigence de l’Islam. Pourtant l’Islam n’exige rien de tel. Mais si vous allez en Haute Egypte et que vous soutenez que l’excision n’est pas une exigence islamique, l’on vous jettera des pierres ou l’on dira que vous n’êtes pas musulman. Il y a donc besoin aujourd’hui en Europe, notamment en France, que l’on ouvre le débat. Et que l’on puisse aller à l’essence même de la religion. Ce qui nous évitera de perdre notre temps avec des choses qui ne sont, après tout, que secondaires par rapport à ce que l’Islam véhicule d’essentiel.

Avant d’être une religiosité, l’Islam est un état de conscience. Il vient conscientiser l’être. Il n’est pas un catalogue de prescriptions comme le code de la route, même si certains le voudraient ainsi. L’Islam est avant tout un acte de foi, une conviction intérieure, une spiritualité vivante. L’Islam est pour que l’homme atteigne des degrés de conscience de plus en plus évolués pour pacifier son ego, apaiser son ego pour vivre comme l’a désiré Le Divin en faisant de lui Son lieutenant, le lieu-tenant de Dieu sur Terre : le « khalife » de Dieu.

Pour parvenir à cette notion de khalifat, il faut que l’homme transcende les choses. La question fut posée au prophète : « Ô prophète de Dieu, résume-nous ce qu’est un musulman ». Sa réponse fut que : « Le musulman est celui dont on ne craint ni la main ni la langue ». Il n’a défini le musulman ni par le jeûne, ni par la prière. Ce sont là de précieux outils qui nous sont offerts pour que nous travaillions sur nous-mêmes afin de parvenir à un éveil intérieur de conscience. Ce sont des exercices spirituels qui permettent d’évoluer. Mais ce ne sont pas des « contraintes ». La plupart des musulmans vivent cela comme une contrainte. Car leur Islam est un « Islam d’héritage » et non un Islam d’expérience. Ce n’est pas un Islam que nous avons recherché. Mais un Islam dont nous avons hérité de nos parents. Un tel Islam est vécu en bloc avec ses coutumes et ses traditions qui sont soit africaines, soit turques, soit asiatiques. Mais elles n’ont rien à voir avec l’essence même de la religion.

Saphir Net : D’où la nécessité dans les pays d’Europe d’avoir des structures qui permettent de retransmettre le patrimoine authentiquement islamique débarrassé des traditions.

Cheikh Khaled Bentounès : Il faut nous débarrasser de tout ce que le temps et les habitudes humaines ont ajouté à l’Islam pour dégager l’essence de cette loi de soumission à Dieu dans l’acte, la parole, la pensée, les agissements dans le monde. Pour rendre cette présence divine réelle et effective à tout instant. « Il est présent avec vous où que vous soyez » (Ndr : verset Coranique). Avons-nous seulement conscience qu’ici même, au moment où nous parlons, cette Présence divine est parmi nous ? Ou bien avons-nous un double visage qui fait que nous sommes musulmans à la mosquée et que nous ne le sommes plus en dehors de la mosquée ? Le comportement doit être dicté par notre conscience. Et, plus notre conscience guide notre comportement, plus notre conscience s’élève.

SaphirNet : Dans une interview que vous avez donnée, vous évoquiez la nécessité d’assister les musulmans en milieu carcéral.

Cheikh Khaled Bentounès : Nous avons travaillé durant trois à quatre mois uniquement sur les questions d’aumônerie. La commission des aumôneries va démarrer. Il y aura ensuite une formation des aumôniers musulmans pour les prisons. Mais aussi pour les hôpitaux, les armées. Nous devons avoir nos représentants partout. Il y a des besoins à ce niveau. Pourquoi ne fêterait-on pas le Mawloud dans les prisons ? C’est à nous de créer des structures, c’est à nous de créer des postes.

SaphirNetConcrètement, comment cette formation va-t-elle se dérouler.

Cheikh Khaled Bentounès : Il y a une Commission de Formation qui gère le dossier. Elle s’occupe en même temps du dossier de formation des imams. Car d’ici un certain temps, les imams doivent venir de France. Ils doivent être français, ils doivent parler français. Leur culture doit être la culture d’ici. Il y a donc besoin d’ouvrir un institut pour la formation des imams. Et aussi pouvoir avoir des écoles libres comme les autres communautés. Des écoles où nous pouvons enseigner cette tradition, cette spiritualité, cette philosophie à nos enfants. Car l’Islam est aussi une culture.

SaphirNet : Il y a déjà, à Château Chinon dans la Nièvre, un centre de formation qui a vocation de former des Imams. Mais il reste encore très arabophone.

Cheikh Khaled Bentounès : La structure que vous évoquez est affiliée à l’UOIF. Il faut donc envisager une collaboration avec cette structure, puis avec la Mosquée de Paris et aussi avec le ministère de l’Education Nationale. Notre souhait est de sortir l’Islam du conflit des tendances. L’Islam ici en France doit être identique pour tout le monde. Il doit être libre de toute tendance et de toute puissance extérieure de n’importe quel pays. Nous souhaitons donc qu’il existe un institut reconnu par le ministère de l’Education National. Cet institut élaborera un cursus universitaire ouvert à tous avec un programme adapté et reconnu par l’Education National offrant plusieurs filières. Il doit permettre à la fois la formation d’imams, la formation de chercheurs, la formation d’islamologues… Les étudiants qui suivront la filière de Imamat auront par exemple des cours spécifiques au sein de l’institut. Mais tous les étudiants suivront un tronc commun avec l’enseignement de l’exégèse coranique, l’Histoire et le hadith.

Saphir Net : Une autre tentative a déjà été faite dans ce sens à Strasbourg.

Cheikh Khaled Bentounès : En effet, un projet à été déposé aux temps du président Mittérand pour une faculté de théologie à la faculté de Strasbourg. Mais le projet n’a pas abouti. Il n’y avait pas une structure représentative des musulmans. C’était un problème. Avec quel interlocuteur l’Etat devait-il dialoguer ? Il y a plusieurs associations et l’Etat ne pouvait pas privilégier une association par rapport aux autres. Aujourd’hui ce problème est résolu : il y a une représentativité. Nous avons une structure à l’échelle nationale mais aussi des délégués à l’échelle régionale. Et cela est très important. Car les problèmes ne seront plus concentrés uniquement sur Paris. Les problèmes de permis de construire des mosquées, les questions de cimetière, les aumôneries. Nous nous adaptons à l’environnement. Nous sommes des citoyens comme les autres. Pourquoi ce particularisme ? Pourquoi cette marginalisation ? L’Islam ne doit pas nous amener à être des citoyens à part. Nous sommes des citoyens à part entière tant au niveau des devoirs qu’au niveau des droits.

Saphir Net : Question sentativité, il y a peu de femmes qui siègent au CFCM.

repréCheikh Khaled Bentounès : Cela est exact. Et il faut espérer que d’ici deux ans, le nouveau conseil sera plus équitable à ce niveau, dans la répartition des responsabilités. Il faut aussi que la femme musulmane se manifeste davantage. Il faut qu’elle se batte sur le terrain. Il ne faut pas qu’elle reste en retrait. Les hommes ne les rejettent pas. Moi j’invite les femmes à venir et à s’instruire dans l’Islam. Qu’elles travaillent et deviennent des islamologues, qu’elles deviennent des exégètes du Coran, qu’elles étudient la Charia et qu’elles viennent se battre au sein de ce Conseil.

nès confused smileyaphirNet : La sœur Betoule Fekkar-Lambiotte a démissionné du Conseil en exprimant des reproches à certains membres.

Cheikh Khaled Bentounès : Moi aussi je peux avoir plusieurs raisons de quitter le Conseil. Mais le problème aujourd’hui est de pouvoir, malgré les différences, rester au sein de ce Conseil, se battre à l’intérieur et parvenir à construire quelque chose. Se mettre à l’extérieur ne résout pas les problèmes. Il faut faire confiance, il faut accepter les compromis. Je préfère que toutes les tendances musulmanes soient réunies autour d’une même table. Chacun exprimant ses idées et laissant la communauté juger. Si la communauté veut un Islam intégriste, elle aura un tel Islam. Si elle veut un Islam d’ouverture, elle aura un Islam d’ouverture. Après tout, nous sommes tous des musulmans. Si nous avons des points qui nous séparent, nous avons aussi beaucoup de points qui nous unissent.

SaphirNet : Vous pensez donc que le CFCM peut jouer le rôle de creuset où s’expriment les différents courants qui existent au sein de la communauté musulmane ?

Cheikh Khaled Bentounès : Inchallah, c’est mon souhait. N’oubliez pas que nous instituons une grande première pour l’Islam. Même dans les pays musulmans, vous n’avez pas d’élections démocratiques pour désigner les responsables des musulmans. En France, il n’a pas été demandé aux chrétiens d’élire leurs représentants. C’est la première fois que l’on demande à une religion de désigner ses représentants par les urnes. Les représentants de l’Islam dans n’importe quel autre pays ne sont pas élus. Ils sont désignés ; souvent par l’Etat. Ce que nous vivons est vraiment historique. Je rentre d’Egypte où des savants de l’université Al Azhar suivent très attentivement le déroulement de ces élections. Tout le monde attend de voir ce qui va sortir de cette démarche. Pour eux, notre initiative est révolutionnaire.

SaphirNet : La presse étrangère est intéressée par ces élections parce qu’elle y retrouve des rivalités régionales entre pays du Maghreb. Et elle insiste sur les affiliations entre les membres du CFCM et des pays étrangers.

Cheikh Khaled Bentounès : C’est indéniable qu’il y a des influences venant des pays d’origine que ce soit l’Algérie, le Maroc, la Turquie, les pays du Golfe, l’Arabie Saoudite. C’est une chose que nul ne saurait nier. Mais ces influences ne concernent que la première génération de membres du CFCM. Qui peut dire qu’il en sera de même de la seconde génération de dirigeants du CFCM ? Qui peut dire qu’il en sera de même de la troisième génération et celles qui suivront ? Nous ne construisons pas que pour aujourd’hui. Nous misons sur le long terme. Ces dirigeants à venir seront des jeunes nés ici, qui auront grandi ici et qui n’auront aucune influence semblable de quiconque. C’est pour ces jeunes qu’il faut travailler, c’est pour eux qu’il faut se battre. Telle est ma conviction.

SaphirNet : Quelles sont les priorités que vous voyez pour le CFCM ?

Cheikh Khaled Bentounès : Nous avons énormément de villes qui ont besoin de mosquées. Les permis de construire sont en suspend. Les terrains existent. Le prétexte de certaines autorités est qu’ils n’ont pas d’interlocuteurs valables. Cet argument n’est plus recevable à partir de maintenant. Nous avons des CRCF dans leur région. Ce sont des interlocuteurs valables. Nous devons débloquer ces situations.

Il y a le problème de l’Aïd El Ada que l’on appelle ici la « fête du mouton » et qui est pour nous la « fête d’Abraham ». Comment l’organiser pour éviter de faire le sacrifice dans des conditions d’hygiène déplorables ?

Nous avons déjà évoqué les aumôneries. La population carcérale doit bénéficier d’enseignement durant la période de détention. Elle a aussi besoin de célébrer les fêtes religieuses.

Il y a le dialogue avec la société, le dialogue avec les religions et avec les autres philosophies pour changer l’image de l’Islam. C’est un véritable problème de communication.

J’insiste particulièrement sur l’enseignement qui est la plate-forme sur laquelle repose tout l’avenir. Enseigner l’Islam, le faire connaître dans son universalité, son humanisme, sa philosophie… Car l’Islam n’est pas étrangère à l’Europe. Au moyen âge l’Islam était européen par la Sicile, par l’Andalousie, par la Pologne. On oublie souvent que l’Islam est dans le Nord de l’Europe. Il y a une communauté polonaise qui existe depuis des siècles. L’Islam était présent dans les Balkans. Il y a donc une présence européenne de l’Islam depuis très longtemps.

Propos recueillis par Amara Bamba
F
26 décembre 2003 22:45
Bismillah

As-Salamou 'alaikoum

J'ai quelques commentaires au sujet de ce que dit ce soufiste! Voici:

Bentounès dit: "Il faut que le musulman accepte de vivre dans la société d’aujourd’hui et non dans la société d’hier. Qu’il ne tourne pas le dos à l’avenir en regardant le passé, mais qu’il se projette sur l’avenir en contribuant à une culture de paix par le dialogue".

Je dis:Qu’est-ce que ça signifie ? Nous vivons dans les sociétés d’aujourd’hui ! Nous tournons pas le dos au l’avenir parce que nous prenons la parole d’Allah et de son messager comme fondement dans nos sociétés! C'est pas un dialogue que vous voulez, c'est plutôt qu'on joue avec l'Islam!

Bentounès dit: Cheikh Khaled Bentounès : Le hijab ne fait pas partie des cinq piliers de l’Islam.

Je dis: Quoi, l’Islam n’est pas uniquement fait de 5 piliers, l’héritage, le mariage, le Jihad, le commerce sont des choses qui ne font pas partie des 5 pilliers de l’Islam, mais ils sont tout de même obligatoire, comme le Hijab!

Bentounès dit: Dans le monde musulman, l’on compte près de vingt-cinq sortes de hijab. Entre le jilbab, le tchador le nikab le hafal etc… Lequel est le bon hijab ? Nul ne saurait le dire, à moins de reconnaître clairement que le hijab fait partie des cultures et traditions propres à chaque pays…

Je dis: L’Important est que le Hijab respecte les règles de la Shari’ah, et qu'il couvre bien le corps de la femme en entier, en ce qui concerne le style c'est libre a chacun, tant que ca reste dans la Sounnah.

Bentounès dit: Dans le Sahara, nous avons les touaregs appelés les « hommes bleus », où c’est plutôt les hommes qui portent un voile et non les femmes. Et, pour eux, le port de ce voile est une exigence « islamique ». Ils le vivent de cette façon. Pourtant l’Islam n’a pas demandé que l’homme porte le voile. Seulement cela est entré dans leurs mœurs et leurs coutumes et il n’est pas question de leur faire accepter autre chose.

Je dis: Et il ne faut pas mélanger l’ignorance et l’Islam! S’ils croient que l’homme doit se voiler il faut les éduqués c’est tout! Ce ne veux pas dire que ce qu’ils font est valable.

Bentounès dit: Il en va de même de l’excision pour l’Afrique Noire notamment en Afrique de l’Est : la Haute Egypte, la Somalie, le Soudan. Dans ces régions, l’excision est pratiquée comme une exigence de l’Islam. Pourtant l’Islam n’exige rien de tel. Mais si vous allez en Haute Egypte et que vous soutenez que l’excision n’est pas une exigence islamique, l’on vous jettera des pierres ou l’on dira que vous n’êtes pas musulman.

Je dis: Il y a des références à la circoncision de l’homme et de la femme dans certains Hadiths. Des Fouqahah disent que ce n’est pas obligation pour la femme, mais plus pure pour elle! Mais si des ignorants lancent des pierres et disent qu’on n’est pas musulmans, ce n’est pas une référence! Ils ne faut pas prendre les actions des musulmans ingnorants pour des actions des savants de l'Islam!

Bentounès dit: L’Islam est pour que l’homme atteigne des degrés de conscience de plus en plus évolués pour pacifier son ego, apaiser son ego pour vivre comme l’a désiré Le Divin en faisant de lui Son lieutenant, le lieu-tenant de Dieu sur Terre : le « khalife » de Dieu.

Je dis: Cette idée que l’homme serait le lieutenant de Dieu (ou Khalifah de Dieu) n’a aucune origine dans l’Islam. C’est même totalement faux ! Ibn Taymiyyah, l’un des plus grand savant de l’histoire Islamique et un des plus intelligents dit a ce sujet : (Personne ne peut faire ce que fait le Seigneur, le Très Haut. Il est impossible qu’Il place quelqu’un pour Le remplacer, car Allah est Celui qui créé les actes de cette personne, et parce qu’Il est toujours présent, jamais absent – Gloire a Lui. Un certain groupe de personnes ont commis une erreur sur ce point, ils ont cru qu’Allah – Gloire à Lui – a pris un Khalifah, et certains d’entre eux ont même prétendu qu’Adam est le Khalifah pour Allah sur terre et qu’Il prenait Sa place! (…) Cette parole est la parole des gens de Houloul (ceux qui croient que Allah a l’intérieur des hommes) et des gens de l’Ittihaad (ceux qui croient qu’il font un avec Allah parmi les soufistes), comme Ibn ‘Arabi, celui qui a écrit le livre Fousous Al-Hikam et d’autres soufistes de son genre parmi les déviés. Cette parole est ignorance et mécréance ! Car Allah est celui qui créé toute chose et qui s’occupe d’administrer les cieux et la terre, et Il est le Créateur d’Adam comme il est le créateur de toutes les autres créatures, et Il est Témoin et non absent.

La créature prend une créature pour Lui succédée, car la créature est faible, ignorante, impuissante ou absente. Celui qui remplace la créature en tant que lieutenant, agis de lui-même au nom de celui qu’il remplace. Ce n’est pas la créature remplacée qui créé les actions de son lieutenant. Tandis qu’Allah a le pouvoir sur toutes choses, et Il est Témoin de toutes choses, Il n’est jamais absent, et Il connaît toutes choses et Il est Celui qui créé toutes choses.

C’est donc l’homme qui prend Allah comme lieutenant ou Khalifah! Non pas le contraire! Comme dans le Du’ah que le prophète paix et salut sur lui enseigne aux voyageurs : « O Allah! Tu es le Compagnons durant le voyage, et le Khalifah sur nos familles! ». Rapporté par Mouslim. Car quand on est avec sa famille, on s'occupe des affaires de sa maison, mais lorsqu'on part en voyage, on demande à Allah d’être notre lieutenant pendant notre absence. (…)

Allah le très Haut dit ce qui signifie : (C'est Lui qui a fait de vous les successeurs (Khalaa-if/pluriel de Khalifah) sur terre) Al-An’aam : 165. C'est-à-dire, qui se succèdent les uns aux autres.

Et aussi : (Allah a promis à ceux d'entre vous qui ont cru et fait les bonnes oeuvres qu'Il leur donnerait la succession (layastakhlifannahoum) sur terre comme Il a donnée succession (istakhlafa) à ceux qui les ont précédés) Nour :55.

Et aussi : (Puis nous fîmes de vous des successeurs (Khala-if) sur terre après eux, pour voir comment vous agiriez.) Younous : 14.

Et Dawoud, Allah a fait de lui un Khalifah pour ceux qui l’avaient précéder (‹Ô Dawoud, Nous avons fait de toi un Khalifah sur la terre.) Saad : 26.

Et Allah dit aussi ce qui signifie : (Si Nous voulions, Nous ferions de vous des Anges qui vous succéderaient (yakhloufoun) sur la terre.) Az-Zoukhrouf : 60. (…)

Le point est qu’il est possible à la créature de faire ce qu’une autre créature peu faire. Toutefois, il est impossible à la créature de faire ce que Dieu fait. Personne ne peut ressembler à Allah dans Sa personne, Ses attributs et Ses actions.) Fin de la citation d’Ibn Taymiyyah, tiré de son livre Ar-Raddou ‘Alal-Bakri, vol.1 p.326-332.

On constate en fait, qu’Allah n’a jamais mentionné qu’il a pris l’homme comme Khalifah pour Lui-même, mais bien l’homme comme Kahlifah pour l’homme. Et le terme Khalifah d’Allah ne se retrouve pas dans les textes religieux de l’Islam.

Bentounès dittongue sticking out smileyour parvenir à cette notion de khalifat, il faut que l’homme transcende les choses. La question fut posée au prophète : « Ô prophète de Dieu, résume-nous ce qu’est un musulman ». Sa réponse fut que : « Le musulman est celui dont on ne craint ni la main ni la langue ». Il n’a défini le musulman ni par le jeûne, ni par la prière. Ce sont là de précieux outils qui nous sont offerts pour que nous travaillions sur nous-mêmes afin de parvenir à un éveil intérieur de conscience. Ce sont des exercices spirituels qui permettent d’évoluer. Mais ce ne sont pas des « contraintes ». La plupart des musulmans vivent cela comme une contrainte.

Je dis: On ne peut pas limité la compréhension de l’Islam a un seul Hadith. Il faut prendre tous les Hadiths qui parlent du sujet et les mettre ensemble pour avoir une idée claire. Cartes Allah a mis des obligation et des ordres a suivre dans sa religion, le croyant y est donc contraint. Mais avec la pratique et la foi, cette contrainte devient facile pour lui. L’ordre de Dieu n’est pas comme l’ordre de la créature!. Allah dit ce qui signifie : (L'homme pense-t-il qu'on le laissera sans obligation à observer?) Al-Qiyaamah:36.



Message edité (29-12-03 01:57)
áÇ íÈáÛ ÇáÚÏæ ãä ÌÇåá ãÇ íÈáÛ ÇáÌÇåá ãä äÝÓå
T
26 décembre 2003 23:04
Merci de ta réponse, le but est bien d'ouvrir le débat.

Je peux d'ailleurs être d'accord avec certains de tes arguments (les touaregs par exemple). Mais cela n'empêche que je respecte grandement les touaregs pour un tas d'autres raisons et ne les considèrent pas comme "égarés", mais comme des frères et soeurs. Comme toi aussi, la notion de "Lieutenant" me gêne. Je préfère celle de serviteur...

Si tu prends chaque membre du CFCM, chacun aura un avis... Parfois X sera d'accord avec Y amicalement "contre" Z, la fois suivante ce sera Y et Z "contre" X (c'est volontairement que je ne cite pas). C'est tout l'intérêt du CFCM : créer un espace de dialogue serein entre musulmans. Mais à l'arrivée, ils (et elles) prendront, inch'Allah, une décision mûrement réfléchie et argumentée...

Cet espace de dialogue, c'est aussi ce que doivent être les forums de Yabiladi...
S
27 décembre 2003 10:57
Salam a'laykoum



Le sheikh bentounes...lahawla wala qouwata ila bi Llah!
T
27 décembre 2003 11:35
Lahawla wala qouwata ila bi Llah! : "Il n'y a de force et de puissance qu'en Allah"
"Ne sois pas affligé de ce qu'ils disent. La puissance n'est qu'à Allah. Il est Celui qui entend et sait tout" (sourate 10, verset 65)

Les paroles du Cheikk t'attristerait-elle ? Où as-tu lu quelque chose d'extraordonaire ? Où demandes-tu la protection d'Allah ?
S
27 décembre 2003 18:29
SAlam a'laykoum


Je demande refuge auprès de la puissance d'Allah contre les propagateurs du mensonge, de l'innovation, contre le sphilosophes ('ilm al kalam"winking smiley, contre les pseudos "réformateurs" et contre ceux qui veulent defaaire ce qui a été fait!
s
16 juin 2009 15:21
assalam alaikoum



Frère Salah-din demande plutôt à Allah exalté soit-il, le refuge contre la domination de ton propre nafs(égo) et son arrogante ignorance , wa salam.
j
18 juin 2009 11:51
c'est quoi ce cheikh,
pour le voile c est pas un pilier donc on s en fiche
il te sort un hadith et sous entend que le priere c est un heritage et pas obligatoire;
ça fait peur!
Allah ydhina et ydih
Amin
f
23 mai 2010 14:39
Assalam alaikoum

Je ne cois pas que ce texte soit un appel d'innovation, mais de rénovation, ce qui est tout à fait différent. Ainsi, il ne met pas en cause le hijab, mais plutôt notre conception du hijab, et comme le cheikh le dit dans une interview : je suis contre le hijab dans la tête, et non sur la tête, et en général, notre conception de la loi, comme la confusion faite entre le fond et la forme, entre le cultuel et le culturel, entre l'immuable et le changeable, et notre relation à elle : comme une norme standard et figée, ou comme une voie d'ouverture et de réalisation, permettant de vivre l'équilibre et l'harmonie entre la lettre et l'Esprit, entre le temporel et le spirituel.
f
24 mai 2010 21:27
Assalam alaikoum

Concernant cette question de khilafa ou de khalifa, je crois qu'aucun musulman, qu'il soit soufi ou autre, ne prétend que l'homme, en tant que khalifa de Dieu, peut faire ce que Dieu peut faire, mais plutôt qu'il peut faire ce que Dieu lui permet de faire et qu'il ne peut rien faire par lui-même indépendamment de Lui soubhanahou, et ceci est vrai pour toute créature, toutefois l'homme a la spécificité d'avoir été légué de dons de la part de son Seigneur qui lui permettent d'être maître sur le reste de la création, même les anges se sont prosternés devant lui, comme indication de cette disponibilité et de cette servitude. En contrepartie et vis-à-vis de ceci, il a supporté la charge et la responsabilité, c'est la amâna, que le reste de la création n'a pu supporter, car cette amâna n'est pas seulement de tachrîf, mais aussi de taklîf, de responsabilité, et la khilâfa dans ce sens c'est agir selon cette amâna divine, et le khalifa de Dieu c'est Son serviteur .
 
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