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Moïse vs Pharaon
4 avril 2019 00:29
"Rendez vous donc tout deux auprès de pharaon, puis dites :"nous sommes les messagers du seigneur de l'univers.
Pour que tu renvoies les enfants d'Israël avec nous"

Dieu leur a enjoint de réclamer le délivrement des enfants d'Israël au nom de celui qui possède l'univers, car Celui qui possède l'univers possède de ce fait les hommes y compris les enfants d'Israël.
Ainsi, Dieu énonce à Moïse et à Aaron comment s'introduire à pharaon de telle manière à justifier leur réclamation : en invoquant le droit de propriété.
Les hommes sont propriétés de Dieu, de ce fait Celui qui a la propriété des enfants d'Israël réclame son droit : celui de récupérer ce qui lui est dû.
Ainsi pharaon se retrouve face à son droit illégitime de possession de personnes qui ne lui appartiennent pas.
Il entend que lui-même n'est qu'une simple propriété de Dieu parmi tous les autres et qu'un statut ("le seigneur de l'univers" )hiérarchiquement plus élevé que lui réclame la libération de ce qu'il s'est injustement approprié ainsi que la déstitution de son droit illégitime de propriété.


Pharaon fait appel par la suite maladroitement à son droit de propriété pour le légitimer davantage auprès de Moïse et le faire se rallier à sa cause:
"Ne t'avons-nous pas, dit pharaon, élevé chez nous tout enfant ? Et n'as tu pas demeuré chez nous des années de ta vie ?"

Ici pharaon commet un raisonnement fallacieux : l'affirmation du conséquent. Il veut faire passer une condition suffisante comme condition nécessaire.

Son argumentation se tient comme suit :
1. Si tu m'appartiens alors cela veut dire que je t'ai élevé et fait vivre des années auprès de moi
2. Je t'ai élevé et fait vivre des années auprès de moi
3. Donc tu m'appartiens.
Un tel raisonnement est invalide en logique car on peut élever quelqu'un et vivre auprès de lui sans pour autant qu'il nous appartienne.


Il s'engouffre dans son sophisme par un autre sophisme :
"Puis tu as commis le méfait que tu as fait en dépit de toute reconnaissance"
Il tente ici de culpabiliser son interlocuteur et de s'approprier ce qu'il ne possède pas et ce dont il a tenté de justifier son appropriation sans réussir : le droit de propriété de son supérieur hiérarchique (Dieu) encore une fois en objectant implicitement cela : "Tu as tué un de mes soldats qui est une de mes propriétés, pour cela tu es en tord"


Moïse assume sa situation sagement en évoquant le fait qu'il était fautif sur ce moment là bien que Dieu l'ai pardonné :

"Je l'ai fait dit Moïse, alors que j'étais du nombre des égarés."

Il évoque que ce qui l'a fait fuire du pays sur le moment été sa peur de pharaon et qu'une fois que Dieu l'a nommé messager et lui a octroyé la sagesse, sa peur s'est dissipé en laissant place à la crainte de Dieu dans son coeur.
La crainte de Dieu a remplacé sa peur de pharaon, ce qui fait qu'il n'a plus raison de fuire son opposant.
"Je me suis donc enfui de vous quand j’ai eu peur de vous: puis, mon Seigneur m’a donné la sagesse et m’a désigné parmi Ses messagers."


Après avoir été sur la défensive, Moïse se met à l'offensive en rétorquant à pharaon le reflet de son argument :
Tu ne peux me reprocher d'avoir semble t'il transgressé ce que tu considères "ton droit de propriété" alors que tu transgresses celui de Dieu en asservissant Sa propre propriété.
Moïse rappelle ici la faute de son adversaire qui est encore plus grande que la sienne de cette manière : j'ai peut-être fauté contre toi, mais tu as fauté contre Dieu, Il m'a pardonné et pas toi, je n'ai donc pas à être "reconnaissant" envers toi de ce fait comme tu me l'as reproché ultérieurement car ce n'est pas toi qui m'a absout de cette erreur mais bien Dieu.
D'où le fait que le droit de propriété n'appartient qu'à Dieu seul..
"Est-ce là un bienfait de ta part [que tu me rappelles] avec reproche, alors que tu as asservi les Enfants d’Israël?"


Pharaon semble détourner la discussion suite à l'argument miroir de Moïse pour banaliser et faire oublier ses tords devant son assemblé.

"Et qu'est ce que le Seigneur de l'univers dit pharaon"

Pharaon temporise face à l'attaque frontale de Moïse et lui donne la parole dans l'espoir de trouver une faille dans ses paroles et le décrédibiliser dans sa description de son Seigneur devant son assemblée.

Moïse répond en décrivant son Seigneur par son droit de propriété absolu afin de décrédibiliser le prétendu droit de propriété de pharaon:
"Le Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui existe entre eux, dit [Moïse], si seulement vous pouviez en être convaincus!"

C'est maintenant où pharaon interpelle son assemblée pour le rallier à sa cause et décrédibiliser les paroles de son opposant :

"[Pharaon] dit à ceux qui l’entouraient: «N’entendez-vous pas?"

Moise ignore les caprices de son adversaire et continue son discours en accentuant davantage le droit de propriété de Dieu : votre arbre généalogique appartient à Dieu

"[Moïse] continue: «... Votre Seigneur, et le Seigneur de vos plus anciens ancêtres»."



Modifié 1 fois. Dernière modification le 04/04/19 00:30 par Platon212.
4 avril 2019 01:02
Pharaon ne discute plus avec Moïse puisqu'il sait qu'il l'a devancé par la réthorique.
Il interpelle donc son assemblée en commettant un autre sophisme : l'argumentatum ad personam
Pharaon attaque personnellement Moïse sans que cela n'ait de rapport avec le débat :
"Vraiment, dit [Pharaon], votre messager qui vous a été envoyé, est un fou".

Arthur Schopenhauer commente sur ce procédé sophiste :
"Si l’on s’aperçoit que l’adversaire est supérieur et que l’on ne va pas gagner, il faut tenir des propos désobligeants, blessants et grossiers. Être désobligeant, cela consiste à quitter l’objet de la querelle (puisqu’on a perdu la partie) pour passer à l’adversaire, et à l’attaquer d’une manière ou d’une autre dans ce qu’il est : on pourrait appeler cela argumentum ad personam pour faire la différence avec l’argumentum ad hominem. Ce dernier s’écarte de l’objet purement objectif pour s’attacher à ce que l’adversaire en a dit ou concédé. Mais quand on passe aux attaques personnelles, on délaisse complètement l’objet et on dirige ses attaques sur la personne de l’adversaire. On devient donc vexant, méchant, blessant, grossier. C’est un appel des facultés de l’esprit à celles du corps ou à l’animalité. Cette règle est très appréciée car chacun est capable de l’appliquer, et elle est donc souvent utilisée. La question se pose maintenant de savoir quelle parade peut être utilisée par l’adversaire. Car s’il procède de la même façon, on débouche sur une bagarre, un duel ou un procès en diffamation."

Moïse feint l'ignorance des paroles désobligeantes de son adversaire afin de ne pas lui accorder de crédit, il continue de décrire le droit de propriété de Dieu pendant que celui de pharaon est totalement effacé du débat.

"[Moïse] ajouta: «... Le Seigneur du Levant et du Couchant et de ce qui est entre les deux; si seulement vous compreniez!»

Pharaon interrompt le discours de Moïse via un autre sophisme : l'argumentatum ad baculum i.e la raison du plus fort : Quant les mots ne suffisent plus, la force est le seul recours.

«Si tu adoptes, dit [Pharaon], une autre divinité que moi, je te mettrai parmi les prisonniers».


S'ensuit une démonstration d'un miracle qui une fois réalisé suffirait selon pharaon de considérer Moïse comme véridique :

30. «Et même si je t’apportais, dit [Moïse], une chose (une preuve) évidente?

31. «Apporte-la, dit [Pharaon], si tu es du nombre des véridiques».

32. [Moïse] jeta donc son bâton et le voilà devenu un serpent manifeste.

33. Et il tira sa main et voilà qu’elle était blanche (étincelante) à ceux qui regardaient.

34. [Pharaon] dit aux notables autour de lui: «Voilà en vérité un magicien savant.

35. Il veut par sa magie vous expulser de votre terre. Que commandez-vous?»

36. Ils dirent: «Remets-les à plus tard, [lui] et son frère, et envoie des gens dans les villes, pour rassembler,

37. et t’amener tout grand magicien savant».

Pharaon fait un appel au ridicule en décrédibilisant l'acte de Moïse, en reffusant d'y croire et ne tient pas son engagement qu'il avait tenu : celui d'avouer la véracité de son message une fois le miracle accompli: "Apporte la si tu es du nombre des véridiques"
Il profère ensuite une allégation et un procès d'intention à son adversaire "Il veut par sa magie vous expulser de votre terre".


L'assemblé conscient de la perte de pharaon face à Moïse lui propose un ultime recours : 's'il s'agit bien de magie, tu affronteras Moïse à arme égal avec un autre magicien.
Celui qui gagnera fera preuve de véracité'
A
4 avril 2019 06:46
Merci!

Message trop court
 
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