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Pour leur carrière, ils ont choisi le Maroc, pas la France, Portrait du...
9 octobre 2016 19:50
Ils ont en commun d’avoir grandi ou fait leurs études en France. Ils avaient la possibilité d’y rester. Pourtant, ces Marocains ou Franco-Marocains ont opté pour le retour aux sources et ont rencontré le succès de l’autre côté de la Méditerranée.

Certains, comme Mohamed Ezzouak, patron du site d’informations Yabiladi, sont des « repats », comme l’on surnomme au Nigeria cette génération diplômée européenne ou américaine ayant choisi d’aller vivre et s’investir dans le pays de leurs parents. Mais, au-delà des raisons économiques, c’est souvent une quête de sens qui explique leur retour et leur a donné le courage de persévérer en dépit des difficultés.

Mohamed Ezzouak

S’il a voulu « créer un pont entre la France et le Maroc », c’est tout sauf un hasard. Mohamed Ezzouak, fondateur en 2002 de yabiladi.com, dirige toujours aujourd’hui ce qui est devenu le premier portail francophone du Maroc, avec 400 000 membres, 6 millions de visites et près de 14 millions de pages vues par mois.

Yabiladi est devenu, comme l’espérait son fondateur, le site de la diaspora marocaine, dont le natif d’un petit village près de Taounate a longtemps fait partie. « Je suis parti en France à deux ans, avec ma mère et ma sœur, dans les bagages de mon père, qui était ouvrier dans une usine de plasturgie à Oyonnax, dans l’Ain, entre Lyon et Genève. » Mohamed Ezzouak grandit avec le « mythe du retour » de son père, proche du Parti communiste, admirateur des valeurs de liberté et de « méritocratie » de l’école à la française, mais conscient du décalage identitaire avec son pays d’accueil, dont il ne maîtrise quasiment pas la langue. « J’ai cultivé une attache avec le Maroc grâce aux vacances annuelles, raconte-t-il avec bonheur. Des vacances à la Pagnol. »

Bon élève, surtout en français, Mohamed fait des études supérieures à Lyon. Alors qu’à Oyonnax, « le premier de la classe regardait bizarrement l’Arabe qui avait les meilleures notes », le futur patron de Yabiladi découvre « une ville cosmopolite » où il apprend à « accepter et à être à l’aise avec [sa] double culture ». Il y rencontre aussi sa femme, d’origine marocaine comme lui. Spécialisé en informatique décisionnelle, il débute sa carrière à Paris avec succès. Tout va bien pour lui, jusqu’à une réunion professionnelle, le 11 septembre 2001, alors qu’il a 23 ans. « Quelqu’un est entré dans la pièce en parlant du World Trace Centre et en nous disant d’allumer la télévision. Là, un des participants à la réunion s’est levé, s’est tourné vers moi et a lancé : “Putain, vous faites chier, les Arabes !” Je me suis pris un énorme choc négatif dans la figure. Depuis, l’atmosphère n’a fait qu’empirer. » Déjà en pleine réflexion sur l’idée d’un portail franco-marocain, le jeune homme souhaitait créer « un endroit où les Franco-Marocains pourraient se réapproprier leur identité, mais de façon ouverte, sans communautarisme ». Il franchit le pas et met le cap sur Casablanca. Les premiers mois sont très durs : « La veille du départ, j’ai senti un vertige. Je suis arrivé un 4 janvier chez mes cousins, dans un quartier populaire. Il faisait très froid, c’était pollué. J’ai vu l’énormité du défi à relever. Je n’ai jamais compris l’exigence d’intégration qu’on nous imposait en France. Moi, je suis d’Oyonnax, c’est mon terroir, la France est mon pays, pourquoi devrais-je m’y intégrer ? Par contre, l’exigence d’intégration, je l’ai comprise en arrivant au Maroc. Mon adaptation a duré neuf mois avant que le Maroc, ce soit chez moi. » Neuf mois avant un déclic : « Le mythe du retour de mon père, je l’avais dans le sang. Mais, pour que je me sente bien ici, il a fallu que je comprenne que pour moi, ce n’était pas un retour. »

Pour les autres portraits des autres entrepreneurs retournés faire leur vie et projet de vie au Maroc, voir l'article complet : [www.lemonde.fr]
Ma Sha Allah !!! "[i]Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme ![/i]" (Lavoisier) [Bienvenue au Yabi Poésie Club]([url=http://www.yabiladi.com/forum/yabi-poesie-club-7-3375889-5377811.html#msg-5377811])
F
9 octobre 2016 19:59
Très intéressant.

J'ai bien l'impression que le "retour" vers le pays d'origine des parents se développe pour les nouvelles générations nées et/ ou ayant grandi en France.

Je me demande comment on peut interpréter ce phénomène et si en quelque sorte il est une sorte d'échec de la politique d'intégration française surtout quand on voit les raisons du départ dans ce cas précis alors que pourtant on est dans le profit typique d'intégration réussie et une intégration de la méritocratie comme il l'évoque lui-même, grâce à l'école et aux études, schéma qui est mis en avant par la société et qui permet de faire "mieux que les parents" pour les descendants d'immigrés.

D'ailleurs, les politiques parlent d'intégration même pour les nouvelles générations nées en France ce qui est en soit problématique bien que j'ai bien lu que le fondateur n'y ai pas né mais il est tout de même arrivé très jeune.
[color=#FF0000][center][b]Viva la revolución !Pouvoir au peuple ![/b][/center][/color]
 
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