Après la polémique sur l'invitation faite au Maroc de s'impliquer dans l'islam catalan, Rabat s'apprête à construire une mosquée en Catalogne. C’est ce que rapporte le quotidien catalan La Vanguardia dans un article publié en ligne ce vendredi. Selon ce dernier, le projet a été plutôt bien accueilli par le gouvernement de la communauté autonome. Enric Vendrell, directeur des Affaires religieuses auprès du gouvernement catalan, avait même fait le déplacement en juin dernier jusqu’à Rabat, sur invitation du Maroc, pour parler du projet.
Ce dernier améliorera «sans doute» la relation qu’entreprend le gouvernent catalan avec les 500 000 personnes qui composent la communauté musulmane locale, dont la majorité est originaire du Maroc, souligne le journal.
Avant le Qatar
Le Maroc aurait ainsi élaboré «tout un plan» pour obtenir le soutien des autorités catalanes et aussi pour devancer d’autres pays étrangers, comme le Qatar, également intéressé par la construction d’un lieu de culte musulman catalan. Des sources du gouvernement catalan ont, en tout cas, confirmé l’intérêt du Maroc pour le projet.
Le royaume n’aurait, toutefois, pas encore présenté de plan pour la mosquée. Aucun emplacement n’a non plus été choisi pour l’instant. La mosquée devra, cependant, être conforme à la réglementation urbanistique locale.
Nouredine Ziani
Selon La Vanguardia, qui cite des sources du département de la sureté de l’Etat (Seguridad del Estado), le Maroc serait passé par l’Union des centres culturels islamiques de Catalogne (Unión de centros culturales islámicos de Catalunya) pour conclure un accord avec les autorités catalanes. Cette dernière entretiendrait toujours des «relations étroites» avec l’épouse de Nouredine Ziani, son ancien président.
L’homme, de nationalité marocaine, avait reçu un ordre d’expulsion du territoire espagnol, en mai 2013, après avoir été accusé par les services secrets du pays d’être «une menace pour la sécurité nationale et la stabilité des institutions».
Celui qui dirigeait également à l’époque la fondation Nous Catalans, œuvrant pour l’intégration des immigrés, aurait en réalité été éloigné par les autorités ibériques à cause de son engagement en faveur de l’indépendance de la Catalogne. Lors de son déplacement au Maroc, la direction des Affaires religieuses de la communauté autonome l’aurait d’ailleurs rencontré.